L’Association du transport aérien international (IATA) a annoncé être entrée dans la phase finale de développement du IATA Travel Pass, un passeport santé numérique pour voyager en toute sécurité. L’assurance voyage peut-elle jouer le rôle de ce passeport ?

Absolument! C’est d’autant plus pertinent que les compagnies d’assurance sont un des vecteurs de diffusion de ce passeport-santé numérique. Les assurances voyage sont également une sécurité supplémentaire, du point de vue de la prise en charge de frais médicaux en cas de sinistre. En conséquence, il est possible et même souhaitable que ce laissez-passer et l’assurance voyage soient liés. L’assurance voyage peut jouer le rôle de passeport sanitaire.

L’Algérie peut-elle actualiser les passeports biométriques de ses ressortissants en intégrant les informations sanitaires liées au Covid ?

Techniquement, c’est une possibilité avec la technologie « blockchain » qui assurera une traçabilité optimale. Mais du point de vue logistique, cela entraînerait des difficultés. Lier les lieux de tests ou de vaccination avec les centres administratifs, seuls à être munis d’un lecteur et habilités à procéder à une modification de ce document d’État, puis accueillir le public pour mettre à jour les informations sur les puces des passeports… Cela semble être une complication inutile. Que ce soit pour les administrations ou pour la population.

Le ministère de la Santé dispose-t-il d’une base de données sur les personnes infectées par la Covid et qui seront éventuellement vaccinées ?

Le ministère de la Santé dispose sûrement de données centralisées sur le nombre de personnes atteintes de Covid. Ce même ministère a, par ailleurs, en charge les plans de vaccination nationaux, ce qui en fait le référent en la matière. Cela dit, la digitalisation de toutes ces informations, en particulier sur les personnes infectées, est un défi majeur. Il semble exclu que cela soit réalisé dans un délai raisonnable permettant à l’Algérie de se conformer aux probables futures exigences sanitaires pour les voyageurs.

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Y-a-t-il  un risque que l’Algérie perde le contrôle des données sanitaires de ses ressortissants ?

C’est évidemment une préoccupation majeure. Avec les différentes initiatives qui émergent, à travers l’IATA d’une part, ou les initiatives gouvernementales et notamment chinoise d’autre part, la question mérite d’être étudiée avec soin. Au-delà de l’aspect du respect du secret médical, ou simplement de la vie privée des Algériens, il y a un véritable enjeu de souveraineté nationale dans le domaine digital. Encore plus si on l’applique au domaine sensible qu’est celui des données sanitaires de nos concitoyens. En effet, ces aspects sont régis par la loi N°18-07 du 10 juin 2018 relative à la protection des personnes physiques dans le traitement des données à caractère personnel, notamment en ce qui concerne les « données dans le domaine de la santé » à savoir « toute information concernant l’état physique de la personne concernée, y compris ses données génétiques » est strictement protégée.

Que faire ? Avez-vous des propositions ?

Il faut développer des solutions technologiques algériennes qui pourraient être linkées à l’application que l’IATA souhaite mettre en place tout en garantissant l’intégrité et la sécurisation des données, qui permettent que ces données soient stockées et protégées en Algérie. D’ailleurs, j’appelle de mes vœux à en faire la démonstration à nos institutions d’abord et à l’IATA ensuite sous la haute autorité des différents ministères algériens.

Maintenant, en ce qui nous concerne, en tant que compagnie d’assurance de personnes, nous sommes parfaitement en mesure de proposer des solutions à la hauteur de ce qu’offriront des organismes comme l’IATA.

Nous en avons déjà ! Puisque les assurances voyages de Macir Vie sont munies d’un code QR. Il est donc dores et déjà à notre portée d’intégrer certaines informations comme les conclusions des tests PCR ou les attestations de vaccination sur ce code en un temps record.

Pour revenir à votre question initiale, cela intégrera donc également l’assurance voyage qui est le document qui vient en bout de chaine des demandes du visa, ce qui signifie moins de perte de temps, moins de documents à transporter et plus de traçabilité, de transparence.

Surtout, nous aurons le tout en un seul document, regroupant les informations sur les résultats du test PCR, la date du test ou, le cas échéant, de la vaccination de la personne. Nous sommes absolument prêts à le déployer, dès que nous en aurons reçu la demande et l’instruction. Tout est prêt.

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Va-t-on assister à un surplus de frais de déplacement pour les voyageurs ?

Les frais supplémentaires seraient liés aux tarifs des différents tests obligatoires, selon les exigences des pays hôtes. En ce qui concerne le vaccin, tout dépendra de la politique appliquée par le gouvernement algérien en termes de prise en charge ou de son remboursement. Certaines compagnies aériennes, comme la néo-zélandaise Qantas, exigeront une preuve de vaccination. D’autres pourraient lui emboîter le pas. Pour notre part, en tant que compagnie d’assurance, nous apporterons ce service supplémentaire d’intégration des résultats de tests et de vaccination sans surplus à la charge de notre clientèle.

Y a-t-il un mécanisme de prévu pour accompagner les voyageurs ?

De manière générale, nous avons un service d’assistance, de rang mondial, qui se tient à la disposition de nos assurés lorsqu’ils sont à l’étranger. Nous les accompagnons tout au long de leur séjour, en cas de besoin, que ce soit sur le plan médical, de transport sanitaire et même sur le plan juridique, si nécessaire.

Pour les nouvelles modalités de voyage, notamment ces nouveaux systèmes de QR Code et autres applications, nous nous efforcerons évidemment d’expliquer, vulgariser, simplifier et accompagner nos assurés. Surtout, nous ferons en sorte qu’ils ne sentent pas de différence et n’aient pas besoin d’autre chose que de se munir de leur assurance pour voyager en toute sérénité.