search-form-close
Vaccination anti-Covid en Algérie : Dr Bekkat Berkani donne quelques pistes

Vaccination anti-Covid en Algérie : Dr Bekkat Berkani donne quelques pistes

L’Algérie pourrait lancer sa campagne de vaccination contre la Covid-19 fin janvier 2021, et le vaccin sera gratuit, pronostique le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique en charge du suivi de l’épidémie de coronavirus.

« Je pense personnellement que (la campagne mondiale dans certains pays développés) va commencer au mois de janvier 2021 », soit le temps nécessaire pour les laboratoires de disposer des agréments nécessaires, a avancé, dimanche 30 décembre, le Dr Bekkat Berkani, sur la Chaîne III.

« Le plus grand organisme d’accréditation au monde, en l’occurrence la FDA américaine, va se déterminer vers la fin du mois de décembre », explique-t-il, en ajoutant que « le vaccin de Pfizer-BioNtech est semble-t-il en avance sur tout le monde. Par conséquent, ce sera le signal de départ au mois de janvier ».

En plus du vaccin de Pfizer, d’autres concurrents, notamment le chinois Sinovac, ont « donné des résultats très encourageants dans certains pays », rappelle Dr Bekkat Berkani.

En Algérie, la campagne de vaccination pour fin janvier ? 

Pour l’Algérie, le Dr Bekkat Berkani avance qu’un ou des vaccins pourraient être disponibles « dès la fin janvier ». « Si on arrive à les avoir (les vaccins) à la fin janvier, on commence la campagne de vaccination en Algérie », pronostique-t-il dans une déclaration à TSA. « Le mois de janvier sera déterminant », estime notre interlocuteur.

Le vaccin contre le Covid-19 sera gratuit

Autre nouvelle : le futur vaccin anti-Covid sera gratuit pour la population algérienne. « Le vaccin contre le Covid-19 sera mis gratuitement à la disposition de la population », assure le Dr Bekkat Berkani qui laisse entendre que les autorités ne vont probablement pas acheter un vaccin hyper cher et difficile à conserver.

« Par contre vous avez des vaccins très efficaces, faciles à distribuer qui seront probablement mis à notre disposition », observe-t-il, en estimant que la CNAS doit s’impliquer un peu plus dans le remboursement des actes médicaux dont les diagnostics pour le dépistage du Covid-19.

 « Le PCR dont le prix est exorbitant, vous avez aussi le scanner. C’est un constat qui est ancien : la CNAS ne suit pas. Rien que pour le vaccin antigrippal, il y a eu des difficultés », s’exclame le Dr Bekkat Berkani.

Il pose du coup la question de la révision de la tarification devenue selon lui « une Arlésienne ». « Chaque ministre qui passe dit qu’il va revoir la tarification mais rien n’est revu. Nous attendons que ça nous tombe du ciel. Mais ça se fera : il y a une réforme hospitalière et de la santé qui figure dans le programme du président de la République », fait-il remarquer, optimiste.

L’Algérie est-elle prête réellement ? 

Et pour cause, le vaccin développé par Pfizer-BioNtech nécessite une immense logistique pour son transport et sa conservation (à des températures -70 °C et – 80 °C). L’Algérie peut-elle relever ce défi logistique ? L’autre facteur lié aux tarifs de vente, jusqu’à 35 dollars la dose pour Pfizer (environ 70 dollars à raison de deux injections), est un motif supplémentaire qui ne joue pas en faveur du vaccin développé par le géant américain.

Le Dr Bekkat Berkani explique que pour être mis sur le marché, un vaccin doit être efficace, économiquement accessible, doit présenter l’avantage d’une facilité logistique et ne donne pas lieu à des effets secondaires connus.

Pour Dr Bekkat Berkani, le vaccin de Pfizer « n’est pas applicable »  au système de vaccination algérien, en raison de sa cherté et du défi logistique qu’il impose.

« Il faut une logistique ultra sophistiquée. Il semblerait qu’un container qui conserverait 100 000 doses coûterait 20 000 dollars », expose le président du conseil de l’ordre des médecins.

Selon lui, l’Algérie gagnerait à acquérir un vaccin qui ait plusieurs critères. L’efficacité d’abord. Le Dr Bekkat Berkani se méfie des « effets d’annonces » des laboratoires qui se sont lancés dans une surenchère sur le taux d’efficacité frôlant de peu les 100 %, alors que la norme pour un vaccin efficace est à 50 % à peine.

Pour Dr Bekkat Berkani, l’Algérie peut faire confiance à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la validation du vaccin. « Malgré tout ce qu’on a pu lui reprocher, l’OMS demeure composée de fonctionnaires internationaux capables de former une commission indépendante et qui statuera sur le meilleur vaccin en termes de rapports qualité/prix », note Dr Bekkat Berkani.

En plus des grandes firmes (Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca, Johnson&Johnson) l’Algérie est également en contact avec des gouvernements notamment chinois et russes, deux pays qui sont dans la course au vaccin anti-Covid.

  • Les derniers articles

close