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Algérie : le récit émouvant d’une grand-mère endeuillée par l’émigration clandestine

Une Algérienne raconte au quotidien britannique The Guardian, l’histoire tragique de sa famille en partie décimée par l’émigration clandestine.

Algérie : le récit émouvant d’une grand-mère endeuillée par l’émigration clandestine
Quelques jours après le départ, sa fille ne donne aucun signe de vie / Par bluebeat76 / Adobe Stock pour TSA
Rafik Tadjer
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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Nombreuses sont les familles algériennes à avoir été anéanties par l’immigration clandestine.

Ce mercredi 27 août, l’histoire dramatique de Zahia, une grand-mère de Bou Ismaïl dans la wilaya de Tipaza, a été dévoilée par le quotidien britannique The Guardian. Elle élève désormais seule ses quatre petits-enfants après la mort de ses deux filles dans des conditions atroces.

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Pour Zahia, l’histoire tragique débute en octobre 2021, lorsque sa fille Feriel, 23 ans, décide de quitter l’Algérie avec son mari et leur fils de 2 ans. L’ambition du couple est de rejoindre illégalement les Baléares, ils vont jusqu’à verser 5.000 € à un passeur, indique le Guardian.

« Elle m’avait dit qu’elle partirait avec des documents officiels et que l’organisateur du voyage lui fournirait un passeport. Elle ne m’a jamais dit qu’elle allait émigrer clandestinement », témoigne Zahia.

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Quelques jours après le départ, sa fille ne donne aucun signe de vie. Pire : aucune nouvelle du bateau. Des messages circulent alors sur Facebook au sujet d’une embarcation disparue.

La tragédie est confirmée le 21 octobre 2021, lorsque deux corps sont retrouvés sur une plage de l’île de Formentera. Là encore, le calvaire de Zahia va s’éterniser. Ce n’est qu’après de longs mois qu’un test ADN confirme que l’une des dépouilles est celle de Feriel.

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Elle sera rapatriée en Algérie en mars 2023, après un long et rude combat de sa sœur Siham, mère de quatre enfants.

Un drame familial exploité à grande échelle

Dans sa quête de vérité pour retrouver et rapatrier le corps de sa jeune sœur, Siham mène seule les démarches. « Je n’ai ni père ni frère. J’ai assumé seule la responsabilité », a-t-elle confié dans une vidéo.

La recherche vire rapidement au cauchemar lorsqu’un ancien employé d’ONG lui envoie les photos d’autopsie de sa sœur. Au traumatisme de voir ces images s’ajoute le choc d’apprendre que le corps de sa défunte sœur est exploité. « Ils ont envoyé les photos de ma sœur à certaines familles… juste pour exploiter leur douleur et leur demander de l’argent », avait dénoncé Siham.

Dévastée, elle va sombrer dans la dépression jusqu’à mettre fin à ses jours l’année suivante, en 2024, laissant derrière elle quatre enfants.

C’est désormais Zahia qui porte le poids de cette tragédie qui a décimé une partie de sa famille. Elle élève seule ses quatre petits-enfants, après avoir perdu ses deux filles. Les corps du mari et de l’enfant de 2 ans n’ont toujours pas été retrouvés.

« Je m’assieds seule et je me parle à moi-même. Ils nous ont mis dans un état misérable », lâche Zahia qui accuse les passeurs et autres opportunistes pour qui une vie vaut bien quelques milliers d’euros.

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