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À une semaine de sa clôture, la « non-campagne » continue

À une semaine de sa clôture, la « non-campagne » continue

Dernière ligne droite avant l’élection présidentielle du 12 décembre. La campagne électorale boucle ce dimanche 1er décembre sa deuxième semaine et les prévisions d’une activité à minima ne sont pas démenties : toujours un faible engouement populaire et toujours les mêmes tensions autour des rencontres des cinq candidats.

La campagne demeure monotone, terne et sans aspérités, si l’on excepte les actions de ceux qui tentent de l’empêcher.

Quinze jours que les postulants arpentent les villes du pays et on n’a pas encore assisté à un meeting électoral digne de ce nom. Tous, ils se sont résignés à discourir dans des salles clairsemées, sous forte surveillance policière, parfois à fuir la furie des anti-élections.

Comme lors de la première semaine, les actions des opposants au scrutin ont été nombreuses et c’est encore une sortie de Ali Benflis qui a le plus fait parler.

Mercredi, le président de Talai El Hourriyet était à Bouira où une foule nombreuse a tenté de chahuter son meeting. L’intervention des forces de l’ordre a donné lieu à des affrontements, les premiers depuis le début de la campagne.

Benflis a été obligé de changer de salle et de rencontrer ses partisans à l’intérieur du siège de la wilaya.

Abdelkader Bengrina a fait campagne à Boumerdès et Lakhdaria, où il a été fortement pris à partie, mais il n’est pas allé plus loin.

Pour le moment, aucun des cinq candidats ne s’est rendu à Tizi-Ouzou et Béjaïa, où la contestation de la présidentielle est forte. Une première depuis l’avènement du pluralisme politique dans le pays, il y a trente ans.

Même au plus fort de la contestation populaire dans la région, notamment au début des années 2000 lorsque le mouvement des Arouch avait décrété le boycott de toutes les échéances électorales, les candidats avaient pu y faire campagne.

Que ce soit lors des législatives et communales de 2002 ou lors de la présidentielle de 2004 qui a vu le président Bouteflika animer un meeting à la maison de la culture de Tizi-Ouzou, certes sous haute tension et au prix d’un fort déploiement des services de sécurité.

En Kabylie, de nombreux maires ont assumé leur refus de participer à l’organisation du scrutin, au moment où des sièges de daïras sont murés par la population.

Le discours développé durant cette deuxième semaine par les candidats n’a pas trop évolué par rapport à celui des premiers jours. La « non-campagne » continue.

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Les débats de fond sur les questions économiques et sociales d’importance ne sont toujours pas au rendez-vous. Dans les salles ou à travers les médias, les cinq postulants se contentent de faire campagne en faveur de l’élection et de souligner l’importance d’aller aux urnes le 12 décembre et, accessoirement, de faire quelques vagues promesses qu’il sera difficile de tenir dans une conjoncture économique qui s’annonce difficile.

Depuis deux jours, le rejet de « l’ingérence étrangère » s’est greffé sur les appels au vote dans la thématique rachitique de la campagne.

Jeudi, le Parlement européen a adopté une résolution condamnant les atteintes aux libertés en Algérie, appelant notamment à la libération des détenus d’opinion et c’était suffisant pour que les candidats et tout ce que le pouvoir compte encore comme soutiens crient unanimement à l’atteinte à la souveraineté du pays et aux velléités d’ingérence dans ses affaires internes.

La résolution a même constitué une aubaine pour les autorités pour s’offrir une première marche de soutien aux élections au cœur même de la capitale. Ce samedi, à l’appel de l’UGTA, de nombreuses personnes ont marché de la Maison du peuple jusqu’à l’esplanade de la Grande Poste, haut lieu symbolique du hirak populaire.

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