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Abdelkader Messahel en Turquie avant une visite d’Erdogan à Alger

Abdelkader Messahel en Turquie avant une visite d’Erdogan à Alger

Ce jeudi 22 février, Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, est à Ankara pour une visite officielle en Turquie de deux jours. Elle précède un déplacement prévu bientôt à Alger du président turc Recep Tayyip Erdogan, le troisième après ceux de novembre 2014 et de juin 2013 (en tant que Premier ministre).

Erdogan, selon la présidence turque, sera en tournée africaine du 26 février au 2 mars 2018. Il visitera l’Algérie, la Mauritanie, le Sénégal et le Mali pour « aborder essentiellement les questions économiques ».

« L’Algérie et la Turquie sont liées par un traité d’amitié et de coopération depuis mai 2006 et par des relations commerciales substantielles caractérisées par un volume important d’investissements turcs en Algérie », souligne le ministre algérien des Affaires étrangères.

De son côté, le ministère turc des Affaires étrangères précise, dans un communiqué publié à Ankara, que les relations avec l’Algérie seront passées en revue « sous tous les aspects ». « On se concentrera sur les opportunités pour développer notre coopération dans divers domaines dans le futur et on procédera également à un échange de points de vues sur les questions régionales et internationales », est-il relevé. Abdelkader Messahel s’est entretenu avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.

3 milliards de dollars d’investissements turcs en Algérie

Sur le plan économique, Alger et Ankara entendent consolider le partenariat dans plusieurs secteurs dont l’agriculture, le textile, le tourisme et les énergies renouvelables.

Les investissements turcs en Algérie sont estimés à plus de 3 milliards de dollars surtout dans les secteurs du textile, de la pharmacie et de la sidérurgie.

Selon les données de l’Agence nationale de développement des investissements (ANDI) pour 2017, la Turquie est le premier investisseur en Algérie (hors hydrocarbures) à travers les projets mixtes.

En tout, 200 entreprises turques sont présentes en Algérie. Alger est pour l’État turc « la porte principale » qui mène au Maghreb et en Afrique. Les entreprises algériennes, elles, sont peu ou presque pas présentes en Turquie.

La Turquie est le 5e client de l’Algérie

L’Algérie, par contre, « exporte » beaucoup de touristes vers la Turquie, l’une des destinations préférées des Algériens en Méditerranée, après la Tunisie, l’Égypte, l’Espagne, le Maroc et la France.

Ils ont été plus de 200.000 Algériens à avoir visité la Turquie en 2017 entre touristes, commerçants, hommes d’affaires et étudiants. Ankara, qui a proclamé 2018 « Année touristique turque » en Chine, veut attirer davantage de touristes algériens et maghrébins en accordant des facilités d’obtention de visas de circulation et en multipliant les offres promotionnelles.

La Turquie est le sixième fournisseur de l’Algérie derrière la Chine, la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. Les exportations turques vers l’Algérie s’approchent, en valeur, de deux milliards de dollars. Avec 1,7 milliard de dollars, la Turquie est le cinquième client de l’Algérie après la France, l’Espagne, les États-Unis et le Brésil. En 2012, la Turquie était 8e client de l’Algérie.

Alger appelle au respect de « l’intégrité territoriale » des États

Sur le plan politique, Messahel a abordé la situation en Libye, au Mali et en Syrie, ainsi que la question palestinienne. « L’échange a été positif et dense », souligne le ministère algérien des Affaires étrangères qui rappelle qu’ « Abdelkader Messahel a réitéré la position de l’Algérie en faveur de la promotion de solutions politiques à ces crises, dans le respect de la souveraineté des États et de leur intégrité territoriale, de la volonté des peuples et sans ingérence étrangère ».

 Alger marque visiblement ses distances par rapport à l’engagement militaire turc en Syrie. Le 20 janvier 2018, la Turquie a lancé une opération militaire terrestre contre l’enclave syrienne d’Afrin, contrôlée, depuis 2012, par une milice kurde, considérée comme organisation terroriste par Ankara en raison de ses liens avec le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).

L’opération baptisée « Rameau d’olivier » a permis, selon un nouveau bilan de l’état-major de l’armée Turque, « la neutralisation de 1829 terroristes ». Depuis le début des événements en Syrie, en 2011, l’Algérie a toujours exprimé ses réserves par rapport aux interventions militaires étrangères dans ce pays, plongé dans une guerre civile depuis.

À Ankara, comme à Moscou et à Minsk cette semaine, Messahel a exposé l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et de déradicalisation. Il a exprimé la disponibilité de l’Algérie à partager cette expérience « avec le partenaire turc ».

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