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Accusation de l’UE contre l’Algérie : les patrons algériens contre-attaquent

Accusation de l’UE contre l’Algérie : les patrons algériens contre-attaquent

Après les partenaires sociaux du gouvernement (l’UGTA et le FCE), c’est au tour du Conseil national de concertation pour le développement de la PME et de certains industriels de sonner la charge contre l’Union européenne en rejetant en bloc ses accusations contre l’Algérie.

Le premier à donner le ton est le président du CNCD-PME, Salah Eddine Abdessamad, en qualifiant, ce samedi 21 avril à l’hôtel El Aurassi à l’occasion d’une journée sur « l’impact de la concertation sur l’évolution positive du climat des affaires »,  la sortie de la commissaire  européenne au commerce de « réaction disproportionnée » et la décision du gouvernement algérien de « souveraine ».

Pour lui, les Européens se doivent de faire montre de plus de compréhension  à l’égard de l’Algérie qui est en plein période de transition. Dans un communiqué remis aux journalistes, le CNCD-PME s’est dit étonné de « la réaction disproportionnée de Madame la Commissaire européenne au moment où nous assistons à la montée du protectionnisme dans les pays qui se réclament des plus libéraux » non sans réprouver « la vision d’une Algérie réduite à un simple marché accessible et réservé aux seuls États membres de l’UE ».

Pour les membres du CNCD-PME, « l’Algérie est un partenaire économique de l’UE et souhaite le rester. L’Algérie n’a jamais failli à ses engagements avec l’Europe dans les périodes les plus sombres qu’elle a dû affronter seule. Mais, État souverain, l’Algérie est en droit de créer les conditions de sa transition économique ».

Les raisons de la colère européenne ? L’organisme présidé par M. Abdessamad la met sur le compte des difficultés économiques que connait actuellement l’Europe. « La conjoncture économique tendue, l’importance de la dette publique des États de la zone Euro (9 588 milliards d’euros, soit 89,2% du PIB total des pays membres), le taux de chômage des jeunes (17,7% des jeunes de moins de 25 ans dans la zone euro) semblent être à l’origine des déclarations irritées de Madame Malmstöm(….) », explique-t-on dans le communiqué.

Le président du CEIMI, Kamel Moula, a lui aussi fait part de son rejet des accusations des Européens.

« Fondamentalement, nos intérêts divergent. Eux, ils veulent vendre à tout prix et nous, nous voulons produire malgré tout », assène-t-il. Qu’en est-il du climat des affaires en Algérie ? Réponse bien sentie de M. Moula : « Je ne pense pas être l’industriel le plus heureux du monde mais non plus le plus malheureux. Je suis conscient des faiblesses, des atouts et des efforts fournis et à fournir par l’Algérie qui est sur le point de passer d’une économie dirigée à une économie d’initiatives ».  Cela passe par  la « construction  de passerelles » qui, de son point de vue, « exige du temps ».

Et au patron de Venus de tomber ensuite sur le classement de Doing Business qui a rétrogradé l’Algérie de 69 places ! Un classement qui, selon lui, est loin de refléter la réalité du marché algérien qui n’est pas aussi « répulsif », y compris pour les investisseurs étrangers, qu’on ne le présente. « On veut donner une image négative de notre pays » s’offusque M.Moula, avant de lâcher : « Les investisseurs sont plus regardant sur le business plan plus que leur doing business ».

Le président de l’Anexal, Ali Nasri Bey, n’a pas caché lui aussi son exaspération face à la dégradation de trois points de la note de l’Algérie dans le classement de Doing Business.

« On a le droit et le devoir de contester officiellement ce classement », s’est-il élevé. Le délai est de 7 jours pour l’opération d’exportation aux frontières comme avancé par le Doing Business ? « C’est absolument faux », dénonce-t-il, assurant que ce délai n’est que de 90 minutes au maximum.

« L’ancien DG des douanes a donné des instructions fermes pour ne plus bloquer  les exportations », témoigne Nasri Bey. Et d’ajouter : « Ce classement, nous le mettons en doute et on a des éléments pour démontrer le contraire ».

Le PDG du groupe Amour, Riadh Amour, n’est pas en reste. « On connait notre pays, on sait où on est. On n’est pas inquiet face aux critiques des Européens. Des améliorations énormes ont été faites chez nous. Rien qu’à Blida, il y a plus de 2000 projets en attente. C’est là un indicateur que les gens croient en l’économie nationale », soutient-t-il en invitant les entreprises algériennes à se préparer « à la prochaine bataille, en améliorant  leur « niveau de compétitivité » pour  pouvoir soutenir la concurrence devant les entreprises  étrangères qui, selon lui, « vont venir » investir en Algérie.

L’autre industriel de Blida, Mohamed Zaaf,  n’est pas allé par le dos de la cuillère pour critiquer l’Union européenne . « Notre gouvernement algérien nous a beaucoup aidés, contrairement aux Européens et aux Africains qui, dans leurs pays respectifs, n’ont pas bénéficié des mêmes avantages et facilités que celles qui nous sont accordées chez nous. On est devenu exemplaires en Afrique », dit-il.

Et d’enfoncer le clou : « Les gens veulent nous casser. On doit croire en notre pays ». Le PDG d’Ival et vice-président du FCE, Mohamed Bairi, partage la même analyse. « Ils ne veulent pas voir l’Algérie se doter d’une industrie. Ça les gène. On est en train de gêner avec les projets dans le ciment, ronds à béton, boissons, etc. Nous avons beaucoup avancé », soutient-il.

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