Direct Live Search
Search

Acheter un logement en Algérie : ce que demande la diaspora en France

La diaspora algérienne en France s’intéresse à l’immobilier en Algérie, mais elle est confrontée à un obstacle de taille.

Acheter un logement en Algérie : ce que demande la diaspora en France
Acheter un logement en Algérie : en France, la diaspora réclame l'accès aux banques / Source : DR pour TSA
Sonia Lyes
Durée de lecture 3 minutes de lecture
Suivez nous sur Google News
Suivez nous Google News
Temps de lecture 3 minutes de lecture

La 4 édition du Salon de l’immobilier neuf algérien (SINA Paris 2025) a clôturé ses portes dimanche soir à l’espace Charenton, après trois jours d’échanges entre des promoteurs venus d’Algérie et des membres de la diaspora algérienne installés en France.

Un rendez-vous devenu incontournable, marqué cette année par une forte affluence, malgré quelques obstacles logistiques et administratifs.

A lire aussi : OQTF confirmée pour une famille algérienne installée en France depuis 2018

Selon les organisateurs, plus de 16.000 visiteurs ont franchi les portes du salon, une hausse notable par rapport à l’édition précédente. Une affluence qui confirme l’intérêt constant des Algériens de l’étranger pour l’investissement immobilier dans leur pays d’origine.

Cette édition a réuni 16 promoteurs immobiliers venus de cinq wilayas : Alger, Oran, Ghardaïa, Tlemcen et Béjaïa. Ces acteurs ont profité de l’occasion pour présenter leurs nouveaux projets et rencontrer une clientèle intéressée par l’acquisition d’un bien immobilier en Algérie dans un contexte marqué par l’engouement des membres de la diaspora à revenir pour investir ou s’installer dans le pays de leurs origines.

A lire aussi : Consulats d’Algérie : avis important aux jeunes de la diaspora

Photo par Fouzia Messadi

Le rôle des femmes dans l’achat d’un bien immobilier

« Dès le premier jour, à 10 heures du matin, j’ai vu des familles, des femmes avec leurs poussettes venir découvrir les projets. C’était pour moi un signe très positif, confie Sofiane Ouahab, organisateur du salon et gérant de l’agence Les Pins Immobiliers.  Aujourd’hui, les femmes jouent un rôle majeur dans la décision d’achat immobilier. Voir leur implication ici à Paris est une vraie satisfaction. »

A lire aussi : Crise France-Algérie et titres de séjour : « pourquoi prend-on les gens en otage ? »

Malgré des problèmes financiers et logistiques avant le lancement, M. Ouahab se dit « très satisfait du résultat » de ce salon. Il estime que le marché immobilier algérien attire à nouveau la confiance des investisseurs de la diaspora, notamment grâce aux réformes économiques et aux nouvelles facilités offertes aux porteurs de projets.

« L’Algérie est redevenue une destination d’investissement. Les acheteurs de la diaspora sentent que le climat s’améliore et que leurs démarches sont désormais plus claires », explique-t-il.

Photo par Fouzia Messadi

Des promoteurs satisfaits… mais des visiteurs frustrés

Du côté des promoteurs, la satisfaction est au rendez-vous. « Nous avons eu des échanges très constructifs et même signé plusieurs précontrats », affirme Mme Mehenni, directrice générale d’une société de promotion immobilière. « Les visiteurs étaient réellement intéressés. Nous travaillons beaucoup sur la qualité et la confiance, et cela commence à se voir», affirme-t-elle.

Mais les visiteurs, eux, ont exprimé une déception commune : l’absence des banques algériennes au salon. Beaucoup espéraient rencontrer des représentants des banques algériennes afin d’obtenir des informations sur les crédits immobiliers, les taux d’intérêt ou les conditions de financement.

« J’ai trouvé l’appartement que je veux acheter, mais je ne sais pas comment financer mon projet depuis la France, regrette Amine, installé en région parisienne depuis 16 ans. Les promoteurs sont là chaque année, mais sans les banques, il manque un maillon essentiel. »

Même constat pour Farah, mère de trois enfants, fidèle au salon depuis trois ans. « Je viens chaque année dans l’espoir de rencontrer enfin les représentants des banques. Mon projet est bloqué parce que je ne peux pas me déplacer en Algérie à chaque fois pour suivre le financement de mon appartement acheté sur plan à Alger. J’en appelle aux banques : venez à notre rencontre ! Nous voulons acheter dans notre pays d’origine, mais nous ne pouvons pas remettre 120 000 euros en cash à un promoteur. Si les banques nous accompagnaient, nous injecterions de la devise dans notre pays. Je me demande pourquoi vous êtes absentes. »

Même constat pour Mohamed, 50 ans, venu rencontrer un promoteur de Tizi Ouzou, sans succès. Aucun promoteur de cette région n’était présent au Salon.

« Je voulais investir dans ma région, mais aucun promoteur de Tizi n’était présent. C’est dommage», déplore-t-il.

Une ouverture internationale à venir

Interrogé sur ces absences, Sofiane Ouahab explique avoir invité plusieurs banques algériennes, dont certaines avaient confirmé leur participation avant d’annuler à la dernière minute.

« Nous espérons qu’au moins une banque sera présente l’an prochain. Leur rôle est crucial pour compléter la chaîne de confiance entre promoteurs et acheteurs », souligne-t-il.

Après cette réussite, le SINA compte s’exporter : la prochaine édition se tiendra à Londres, avant de s’étendre à d’autres grandes villes européennes. L’objectif de l’organisateur est clair : « Faire du SINA une marque algérienne internationale, capable d’accompagner nos investisseurs et nos promoteurs à travers le monde. »

Photo par Fouzia Messadi

Lien permanent : https://tsadz.co/gbkil

TSA +