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Adulé par les jeunes, phénomène de société : Nekkaz marche vers la présidentielle

Adulé par les jeunes, phénomène de société : Nekkaz marche vers la présidentielle

Crédit : Ali Mohamed / PPAgency

Là où il passe, il soulève des foules et rassemble des milliers de jeunes. Depuis le début de la collecte des signatures de parrainage pour la candidature à la candidature au scrutin du 18 avril, il est devenu (presque) un phénomène de société, une star politique que les jeunes suivent là où il passe, de villes ou en villages, à l’intérieur du pays.

Jeudi à Skikda et Constantine, il s’est offert un bain de foule que lui envieraient bien des candidats à cette élection présidentielle. Rachid Nekkaz a fait « un tabac » hier jeudi à Skikda et a récidivé quelques heures après à Constantine.

Après Khenchela mardi 20 février où il a forcé les autorités locales à ouvrir la mairie, fermée par le P/APC dans un maladroit excès de zèle pour lui refuser la légalisation des formulaires de parrainage, il a encore prouvé durant son périple national à Skikda et Constantine, qu’il est devenu non seulement un puissant ‘’aimant’’ pour les jeunes, mais surtout confirmé son charisme, devenant pour ses adversaires un sérieux concurrent à la présidentielle.

Après Tébessa, Guelma, Annaba, Khenchela, Skikda, et Constantine, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Demain samedi, il donne rendez-vous à ses partisans à la capitale, devant la mairie d’Alger-centre. « Rachid Nekkaz vous donne rendez-vous devant la mairie d’Alger-centre. Svp, venez munis de votre pièce d’identité et de votre carte d’électeur pour remplir les formulaires », écrit-il sur sa page Facebook.

Et pourtant, Rachid Nekkaz n’est pas né en Algérie. Candidat malheureux aux dernières législatives de mai 2017, à la dernière présidentielle de 2014 en Algérie, mais également aux élections présidentielles de 2007 et 2012 en France, Rachid Nekkaz a été candidat également aux élections municipales de 2008 et législatives de 2007 en France. Parrain de plusieurs associations de bienfaisance en France, il intègre en 2008 le Parti Socialiste, après avoir créé plusieurs petits partis, dont le ‘’parti Rachid Nekkaz’’, qui devient en juin 2007 le Rassemblement Social-Démocrate.

L’homme est riche. Sa fortune, il l’a constituée en créant avec son ami d’enfance Léonard Anthony, la start-up ‘’Vudunet’’, spécialisée dans les services Internet. Elle a été vendue en 2000. C’est l’un des ses atouts dans cette campagne électorale. « On sait qu’il est riche, donc il ne va pas voler l’argent du peuple s’il est élu », affirme une jeune étudiante, admiratrice de Rachid Nekkaz.

Rachid Nekkaz sait parler aux jeunes. Il tient un discours qui plait sur la corruption, la hogra. Il a une totale maîtrise des réseaux sociaux. Sa page Facebook compte près de 1,5 million de fans. L’homme est également présent physiquement. « Il n’a pas peur du peuple », affirme un admirateur. Depuis 2014, il a sillonné le pays. Il s’est par exemple battu aux côtés des militants anti-gaz de schiste dans le Sud du pays. Il défend la cause des harragas, dénonce la corruption… Autant de sujets qui figurent au cœur des préoccupations de ceux qui le portent aujourd’hui.

Pourtant, Rachid Nekkaz, né en 1972 à Villeneuve St Georges dans le Val de Marne (94) en France, pourrait avoir de grosses difficultés pour faire valider son ‘’ticket’’ gagnant qui lui permettra de passer le ‘’sas’’ du Conseil constitutionnel. Il devra, cette fois encore prouver qu’il est exclusivement de nationalité algérienne, et qu’il n’est plus ‘’français’’, même s’il a publiquement renoncé à sa citoyenneté français.

En effet, la loi organique n° 16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral stipule dans son article 139 que le dossier de demande de candidature devant être déposé au Conseil constitutionnel, doit être constitué d’’’une copie intégrale de l’acte de naissance de l’intéressé’’, et, surtout, ‘’un certificat de nationalité algérienne d’origine de l’intéressé’’, en plus d’une ‘’déclaration sur l’honneur attestant que l’intéressé possède uniquement la nationalité algérienne d’origine et qu’il n’a jamais possédé une autre nationalité’’.

En 2014, le Conseil constitutionnel avait invalidé sa candidature. Cette fois, une telle décision pourrait s’avérer difficile à justifier au regard de l’engouement que suscite le candidat à la candidature.

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