Société

Aéroport d’Alger : les taxieurs répondent au PDG sur les tarifs

Le PDG de l’aéroport d’Alger, Mokhtar Mediouni, a dénoncé mercredi 3 avril, entre autres insuffisances au niveau de l’infrastructure, les tarifs « exorbitants » appliqués par les chauffeurs de taxis.

Ces derniers viennent de lui répondre via leur syndicat affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qualifiant ses propos d’ « irresponsables » et d’ « inconscients ».

« Les taxis qui ne respectent pas les tarifs fixés par l’État ne resteront pas à l’aéroport », a mis en garde Mokhtar Mediouni dans un entretien à la chaîne Web DZ News, diffusé mercredi 3 avril.

« Un petit trajet par taxi à 2 500 dinars. Avec un étranger, ils veulent même le dépouiller », a-t-il accusé.

Dans un communiqué daté du dimanche 7 avril, avec copies au président de la République, au Premier ministre et au ministre des Transports, le Syndicat national des transporteurs par taxi (SNTT), affilié à l’UGTA, a dénoncé des propos « irresponsables » et « inconscients » qu’il dit avoir appris avec « regret » et « consternation ».

Le syndicat des taxieurs accuse le PDG de l’aéroport d’Alger de s’être « attaqué » et d’avoir « ouvert le feu » sur les chauffeurs de taxis, « comme ils étaient le maillon faible de cet aéroport », oubliant « la somme d’insuffisances importantes qui rentrent dans ses prérogatives ».

Ces déclarations suscitent « la suspicion » quant à leur objectif et sont susceptibles de créer « la zizanie » au sein de la corporation à travers tout le pays, ajoute le syndicat des taxieurs.

S’adressant au PDG de l’aéroport d’Alger, le SNTT indique que « cette époque est révolue » et que l’Algérie nouvelle du président Abdelmadjid Tebboune ne permet pas l’ « abus d’influence » pour s’en prendre à des « franges de la société ».

Aéroport d’Alger : les taxieurs dénoncent des propos « irresponsables » du PDG

En outre, le syndicat des chauffeurs de taxis considère que les déclarations de Mokhtar Mediouni constituent un « encouragement » du transport parallèle et illégal comme « les clandestins et les applications VTC » contre lesquelles l’entreprise de l’aéroport d’Alger (la SGSIA) ne « pourra pas lutter ».

Concernant la tarification pratiquée par les taxis, le communiqué rappelle qu’elle est réglementée par les ministères des Transports et du Commerce et ne relève pas de la compétence de l’aéroport d’Alger. Quant au contrôle, il est exercé uniquement par les inspecteurs de la direction du transport et les agents de la Sûreté nationale, est-il souligné.

Du reste, ajoute le communiqué, les chauffeurs de taxis disposent d’une organisation syndicale qui a d’ailleurs sollicité une audience auprès du PDG de l’aéroport afin de discuter de tous les problèmes en suspens.

Parmi ces problèmes, le SNTT cite le paiement des places de stationnement alors que la réglementation exige la mise en place de stations de taxi à proximité des infrastructures de base.

Tout en réitérant leur refus des termes utilisés par le PDG de l’aéroport d’Alger dans sa déclaration, les chauffeurs de taxi appellent le président de la République à les rétablir dans leurs droits après ce qu’ils qualifié t d’ « humiliation », n’excluant pas une escalade dans leur action.

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