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Affaire Haddad : ce que révèlent les réponses du groupe ETRHB

Affaire Haddad : ce que révèlent les réponses du groupe ETRHB

NEWPRESS
Ali Haddad, président du FCE, PDG du groupe ETRHB

Le Groupe ETRHB Haddad a répondu, mardi 25 juillet, aux mises en demeure qui lui ont été adressées une semaine auparavant par plusieurs organismes publics.

Des dysfonctionnements

Dans ses réponses ETRHB, pointe plusieurs dysfonctionnements chez le maître de l’ouvrage, à savoir l’État : attente d’approbation d’avenants, arrêts répétitifs des travaux pour « des contraintes d’emprises, d’intempéries et d’approbation d’avenants », retard de paiement… Le groupe chiffre à plus de 12,3 milliards de dinars le retard des paiements dus et le préjudice engendré par ces retards.

On découvre surtout, à travers les réponses du groupe ETRHB Haddad, que des projets importants sont lancés dans la précipitation, sans régler des problèmes comme l’opposition des riverains, la présence de contraintes d’habitation et de réseau d’électricité, le manque de coordination avec d’autres intervenants publics sur le projet…

Un exemple illustre bien cette situation chaotique. Sur le projet de la ligne de chemin de fer Relizane –Tiaret -Tissemssilt, ETRHB énumère une série d’obstacles surprenants qui empêchent la poursuite des travaux : « Oppositions et déviations de réseaux au nombre de 317, soit 1,7 km ; libération des études du Lot gares, en souffrance depuis mars 2014, libération des études de changement de tracés demandées par le maître d’ouvrage… ».

Comment un contrat de plus d’un milliard de dollars dans un secteur aussi stratégique que les chemins de fer peut-il avoir été lancé sans que des problèmes comme la déviation des réseaux électriques et d’eau ne soient pris en charge ? En réalité, ce projet n’est pas le seul à être confronté à ce genre de situations. D’autres grands projets ont connu et connaissent des situations similaires, engendrant des retards et des surcoûts de plusieurs centaines de millions, voire quelques milliards de dollars.

Une cabale politique ?

Plus globalement, la réponse de Haddad peut être résumée en trois mots : le gouvernement ment. Au-delà des éléments techniques qu’il a fournis pour justifier les retards, le groupe apporte aussi des éléments plus surprenants. Sur certains projets qui ont fait l’objet d’une mise en demeure, il affirme que les travaux n’ont jamais été interrompus.

Sur d’autres, il impute l’interruption au maître d’ouvrage. Pire : sur le dossier « Entretien des chemins communaux – wilaya de Boumerdès », ETRHB Haddad affirme que « le projet est livré et exploité depuis juin 2013 ». Pourquoi alors a-t-il été mis en demeure ?

ETRHB Haddad a-t-il été victime d’une capable politique ? Les mises en demeure ont coïncidé avec l’incident entre Ali Haddad et Abdelmadjid Tebboune. Leur publication simultanée dans la presse laisse penser à une action concertée. L’administration a-t-elle été utilisée dans un dossier politique ?

Des questions auxquelles le gouvernement Tebboune devra apporter des réponses s’il ne veut pas que son opération « mains propres » soit définitivement perçue comme une « cabale anti-Haddad ».

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