Hamza Benhamouda, qui a été nommé PDG d’Air Algérie le 7 février dernier en remplacement de Yacine Benslimane, a opéré des changements qui peuvent avoir un impact sur le hub de la compagnie à l’aéroport d’Alger.
Aussitôt installé dans ses fonctions, le nouveau PDG d’Air Algérie a commencé par placer ses hommes à la tête des structures importantes de la compagnie aérienne nationale qui ont été toutes touchées par des changements.
Air Algérie : changement à la tête des structures de la compagnie
Ainsi, la division maintenance et de la réparation des avions (DRMA), les directions du revenu management, des ressources humaines, du marketing, de la communication, l’exploitation, les relations clients, l’administration centrale ainsi que le centre de contrôle d’exploitation ont changé de mains. Le directeur de la filiale cargo d’Air Algérie n’a pas été épargné par cette vague de changements initiée par Hamza Benhamouda. Il a été également remplacé.
Air Algérie : des vols disparus de la plateforme de réservation
Outre les changements au niveau des structures, des lignes ont mystérieusement disparu de la plateforme de réservation d’Air Algérie.
Ces lignes comme Alger – Johannesburg, Alger – Vienne, Alger – Saint-Pétersbourg, Alger – Damas ou encore Alger – Addis-Abeba devraient jouer un rôle clé dans la stratégie africaine d’Air Algérie.
Lancée en grandes pompes le 26 juillet dernier, la ligne Alger – Saint-Pétersbourg a disparu de la plateforme de réservation d’Air Algérie, sans explication.
Lors du lancement de cette desserte, la compagnie aérienne nationale a annoncé qu’elle desservira la grande ville russe à raison de trois vols par semaine : samedi, lundi et mercredi.
L’autre ligne importante qui a disparu du système de réservation d’Air Algérie est celle reliant Alger à Addis-Abeba. Une ligne qui a une importance stratégique, politique et économique de premier plan.
Car si Dakar confère à Air Algérie une dimension régionale, les lignes Alger – Addis-Abeba et Alger – Johannesburg lui donnent une dimension africaine, en droite ligne de son ambition de devenir un acteur majeur du transport aérien en Afrique.
Une stratégie qui passe par l’ouverture des lignes avec les capitales africaines, avec l’objectif de faire de l’aéroport d’Alger un hub de transit entre l’Afrique et le reste du monde.
En plus de la disparition des offres sur certaines lignes déjà lancées, Air Algérie aurait également réduit ses fréquences sur certaines destinations importantes comme la France, son principal marché, ce qui serait l’une des causes à l’origine des prix élevés et de la rareté des places sur les vols vers Paris et autres villes françaises.
Sur cette question comme sur la disparition de certaines lignes, Air Algérie n’a pas communiqué, ni donné d’explication, ce qui interroge sur l’avenir du hub de l’aéroport d’Alger.
Le déploiement en Afrique, la destination France qui est desservie par plusieurs vols quotidiens et les prix attractifs constituent les trois points d’appui importants d’Air Algérie pour la conquête d’autres marchés, notamment africain, et le renforcement du hub de l’aéroport d’Alger.
Air Algérie : l’arabisation et la question sensible des prix des billets
Tout en lançant une vaste opération de changement à la tête des structures de la compagnie, le PDG d’Air Algérie a initié une campagne d’arabisation de la compagnie aérienne nationale qui va désormais parler et écrire en arabe.
À ce plan d’arabisation, Air Algérie ambitionne de former ses cadres en anglais. La compagnie a affiché clairement sa volonté de se débarrasser du français comme langue de travail.
Toutefois, sur la question la plus importante sur laquelle Hamza Benhamouda était attendu, à savoir les prix des billets qui sont jugés élevés par les passagers et les députés de l’émigration, le patron d’Air Algérie n’a pas pris de décision majeure.
Après s’être engagé de les revoir à la baisse, il a confié le dossier à une commission qui doit rendre ses conclusions dans un délai maximal de deux mois, selon un député de l’APN.
En attendant, les Algériens de France continuent de payer le prix fort pour trouver des places, quand elles sont disponibles, dans les avions d’Air Algérie.
Le député de l’émigration Tawfiq Khedim a publié ce mardi sur sa page Facebook la capture d’écran d’une réservation sur la ligne Lille – Oran d’Air Algérie à 860 euros !
« Le prix de ce billet est un exemple des prix appliqués à la communauté algérienne à l’étranger pendant les périodes de vacances, où les familles peuvent voyager », a-t-il dénoncé.