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Alger-centre, à quelques heures de la marche de Mouwatana contre le 5e mandat

Alger-centre, à quelques heures de la marche de Mouwatana contre le 5e mandat

Place Maurice Audin. Il est 06.00 du matin. Alger se réveille. Des fourgons de la police antiémeute commencent à prendre position sur la rue Didouche Mourad et la place Audin, à l’angle de l’avenue Mohamed V. D’autres véhicules des services de sécurité font des rondes discrètes en aller-retour en passant par le tunnel des Facultés.

La police est également déployée à proximité de l’hôtel Aurassi, du siège de Sonelgaz à Telemly. Il est également maintenu à proximité de l’ex-lycée Descartes près de la présidence de la République. C’est ici que les manifestants ont été repoussés vendredi alors qu’ils tentaient de rejoindre la présidence.

Le dispositif sécuritaire au boulevard Mohamed V (Crédit : TSA)


Il fait encore nuit et les Algérois commencent à sortir des bouches de métro pour rejoindre les bureaux des administrations. Les cafés sont déjà bondés de clients. Le marché aux fruits et légumes n’a pas encore ouvert, seuls les poissonniers sont là, et commencent à ranger leurs caisses à l’entrée de la poissonnerie.

Une activité normale, comme chaque jour dans ce quartier administratif et commercial de la capitale, sauf qu’une manifestation contre le 5e mandat doit s’y dérouler tout à l’heure, entre 12 heures et 14 heures. Deux jours après celle du vendredi 22 février, qui a fait tomber bien des interdits.

C’est ici, à la Place Maurice Audin que la manifestation contre le 5e mandat à laquelle a appelé le mouvement Mouwatana doit se dérouler, selon son coordinateur, Sofiane Djilali. Cette manifestation devrait drainer la grande foule, selon ses initiateurs, après la démonstration de vendredi, qui a vu des milliers de manifestants sillonner les grandes artères de la ville, de Bab El Oued à la place du 1er mai. Ici à la Place Audin, plus d’un millier de manifestants s’y étaient rassemblés.

À quelques heures du début de cette manifestation, les appréhensions quant à la réaction des services de sécurité sont réelles, d’autant que les organisateurs escomptent une forte participation. ‘’On verra s’ils nous permettront de manifester’’, avait indiqué Sofiane Djilali, mercredi 20 février à TSA Direct, à propos de la réaction des services de sécurité

Il a expliqué que l’objectif de cette manifestation est de dénoncer le 5e mandat que compte briguer le président Bouteflika.  »Dés l’annonce de la candidature, on a fait une réunion, et on s’est dit qu’il faut qu’il y ait une réaction de la rue, on devait sortir dans la rue contre le 5e mandat », a-t-il précisé.

 »Nous soutenons les manifestations, les citoyens sont libres de s’exprimer, sans attendre les injonctions, car ils sentent qu’ils sont avilis par ce 5e mandat », a-t-il expliqué.

Vendredi à travers tout le pays, dans 40 wilayas, les citoyens sont sortis manifester leur opposition au 5e mandat. A Alger, mais également Oran, Annaba, Bejaia, Tizi Ouzou, Sétif, ou Chlef notamment, des dizaines de milliers d’Algériens ont défilé contre le pouvoir.

 »Le pouvoir sait ce qu’il se passe au sein de la société, et tout le monde sait que les Algériens refusent le 5e mandat, et donc empêcher les gens de s’exprimer est très difficile », a expliqué Sofiane Djilali.

 »Nous appelons les gens à sortir le dimanche 24 février. Il faut, a-t-il dit, que le nombre des manifestants soit plus important que les forces de l’ordre, qu’ils manifestent d’une manière pacifique et sans attenter aux biens des personnes, il faut que ce soit un geste civilisé ». Pour lui,  » c’est le système qui envoie des  »baltagia » (casseurs) pour donner une mauvaise image des manifestations. »

Sur le programme de cette marche, il a souligné :  »On verra comment réagira le service d’ordre. Ce sera pacifique, car il est temps de faire un changement par des voies pacifiques, mais pas revenir à un 5e mandat, revoir la Constitution, faire de nouvelles réformes. Cela, les Algériens le refusent. »

Hier samedi, au lendemain des marches populaires contre le 5e mandat, le coordinateur du mouvement Mouwatana a appelé les Algériens à  »ne pas lâcher prise. »


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