Annoncée début décembre 2024, avec une entrée en vigueur prévue pour janvier 2025, la décision de revoir à la hausse le montant de l’allocation touristique pour les Algériens n’est toujours pas appliquée. Pour expliquer ce retard, le dirigeant d’une société d’investissement met en cause le « rythme lent » dans l’application des décisions du président de la République.
C’est lors du Conseil des ministres qui s’est tenu le 8 décembre 2024 que le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de porter le montant de l’allocation touristique pour les voyageurs algériens de l’équivalent en devises de 15.000 DZD (soit environ 100 € au taux de change officiel) à 750 € (300 € pour les voyageur mineurs).
Bien que l’entrée en vigueur de cette décision fût initialement prévue pour janvier 2025, selon le communiqué du conseil des ministres, plus de 5 mois après, les modalités de son application n’ont pas encore été publiées.
Allocation touristique : plus 5 mois d’attente, et toujours rien
Invité sur les ondes de la Chaine 1 de la Radio algérienne pour s’exprimer sur les décisions du conseil des ministres qui s’est tenu 18 mai dernier, le directeur de la Société d’études économiques et développement des investissements (SEEDI), Hamza Boughadi, n’a pas manqué d’évoquer la question de l’allocation touristique et du retard enregistré dans l’entrée en vigueur de son nouveau montant.
L’intervenant a d’abord salué « la réactivité » du président de la république face à de nombreuses problématiques citoyennes, avant de fustiger « la lenteur du rythme » dans l’application des décisions du chef de l’Etat.
Boughadi rappelle que le président de la république « a inclus l’allocation touristique dans le budget de 2025, mais l’entrée en vigueur du nouveau montant n’a toujours pas été actée alors qu’on est à la fin du 5eme mois de l’année ».
« C’est ici que la question doit se poser ! Pourquoi ce rythme aussi lent dans l’application des décisions et des programmes du président de la république », se demande l’intervenant qui rappelle que le chef de l’Etat.
Une domiciliation en taux de change officiel pour les trabendistes ?
Lors du dernier conseil des ministres, le chef de l’Etat a par ailleurs « ordonné un règlement global et définitif de la situation » des commerçants cabas, qu’on appelle aussi les trabendistes.
Le président a appelé à les intégrer « dans l’activité régulière du commerce extérieur en leur accordant les avantages prévus par la loi de l’auto-entrepreneur ».
Pour Boughadi, il s’agit là d’une démarche qui va « permettre à l’Etat de récupérer les taxes et aux commerçants de se débarrasser des obstacles et de profiter de plusieurs avantages, notamment une carte d’auto-entrepreneur et une protection contre la saisie ».
L’intervenant a même appelé à créer « un fond spécial » visant à soutenir le commerce du cabas financé par les commerçants eux-mêmes, tout en proposant d’appliquer dans le cadre de ce secteur une « domiciliation bancaire s’appuyant sur le taux de change officiel et non parallèle.