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Algérie : cinq mesures pour assécher le marché noir des devises

Le député Mohamed Hani a cité quatre mesures fortes prises par le gouvernement pour contrôler le marché noir des devises en Algérie.

Algérie : cinq mesures pour assécher le marché noir des devises
Par Guillermo / Adobe Stock
Hammad Lilia
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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L’Algérie multiplie les mesures pour contrôler et assécher le marché noir des devises dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

« Nous sommes conscients que le marché noir des devises pollue notre économie, et c’est devenu un handicap », admet le député Mohamed Hani, membre de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale (APN) dans un entretien à TSA, en soulignant que le gouvernement travaille à éliminer ce marché.

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Depuis son inscription sur la liste grise du Gafi (Groupe d’action financière) en octobre 2024, l’Algérie a pris de nombreuses pour se conformer aux recommandations de cette organisation de surveillance du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Dans cette lutte, le marché noir des devises occupe une place centrale en raison des risques au recyclage de capitaux d’origine douteuse.

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Interdiction des espèces dans les transactions immobilières et contrôle des importations

 

Parmi les mesures prises pour assécher ce marché figure le plafonnement depuis novembre dernier à 7.500 euros par an le montant que les résidents et non-résidents peuvent exporter contre la même somme durant chaque voyageauparavant

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A cette mesure, le député de Bejaia ajoute l’interdiction depuis 2025 des espèces dans les transactions immobilières, l’achat de véhicules et yacht ainsi que le paiement des assurances obligatoires. Il ajoute les mesures prises par le ministère du Commerce de réguler les importations, ce qui permet de contrôler la masse monétaire qui circule sur le marché noir des devises. « Maintenant, tout le monde doit s’impliquer », soutient Mohamed Hani.

 

Ouverture d’agences de la Banque extérieure d’Algérie en France

 

Ce député cite aussi l’ouverture dans « quelques mois » d’agences de la Banque extérieure d’Algérie(BEA) en France pour « capter » les devises de la diaspora algérienne dans ce pays. « Cela va permettre d’absorber cette masse monétaire, parce que ce sont ces fonds que nous retrouvons sur le marché des devises », développe-t-il.

La Banque extérieure d’Algérie a obtenu en janvier dernier le feu vert de la Banque centrale européenne et des autorités monétaires françaises pour ouvrir des agences bancaires en France. La plus grande banque algérienne compte ouvrir cinq agences dans l’Hexagone, mais le projet n’a pas encore vu le jour, et la BEA n’a pas communiqué sur la date de son installation en France.

Constaté par TSA, l’économiste Brahim Guendouzi  affirme que l’installation de la BEA en France va « surtout contribuer à mobiliser une partie de l’épargne de la diaspora. La bancarisation de cette épargne est susceptible d’influer sur l’offre d’euros relative à l’informel, à condition qu’il y ait des motivations fortes comme par exemple les formules d’achat de logements dans les grandes villes algériennes ».

L’ouverture d’agences de la BEA en France peut « également servir de relais aux investisseurs de la diaspora qui souhaiteraient investir en Algérie. Enfin, cette agence est appelée à développer des produits financiers en faveur des algériens résidents en Europe ainsi que vis-à-vis des exportateurs algériens », explique-t-il.

Il ajoute que l’installation de la BEA en France ainsi que la création de la création de Algerian Union Bank en Mauritanie et au Sénégal, pourraient « constituer des leviers pour l’assouplissement de la réglementation des changes ».

 

Ouverture de bureaux de change en Algérie

 

Le député Mohamed Hani estime aussi que l’ouverture de bureaux de change en Algérie va permettre aux Algériens de faire leurs transactions dans la « transparence », et de réduire le recours par les membres de la diaspora algérienne au marché noir pour échanger leurs devises.

Le 19 juin, le ministre des Finances Abdelkrim Bouzerd a indiqué que le gouvernement n’a reçu aucune demande d’ouverture d’un bureaux de change depuis la promulgation en novembre 2023 d’un règlement de la Banque d’Algérie encadrant cette activité.

 Nous sommes conscients du problème et nous travaillons pour essayer d’éliminer, ou du moins absorber une grande partie la masse monétaire qui circule sur le marché noir des devises, afin de l’injecter dans l’économie », ajoute le député Mohamed Hani.

Lien permanent : https://tsadz.co/bdzau

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