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Algérie – Espagne – Maroc : Pedro Sanchez droit dans ses bottes

Algérie – Espagne – Maroc : Pedro Sanchez droit dans ses bottes

Les relations entre l’Algérie et l’Espagne s’installent dans la monotonie. D’un côté, Madrid multiplie les appels du pied pour sortir de la crise qui dure depuis dix mois, de l’autre, Alger continue à les ignorer tant que le gouvernement de Pedro Sanchez ne revient pas sur l’élément qui a déclenché cette même crise en mars dernier.

Pedro Sanchez a de nouveau évoqué publiquement la question, sans toutefois apporter un discours nouveau qui puisse laisser entrevoir une avancée.

| Lire aussi : Les céramistes espagnols pleurent la perte du marché algérien

Si l’Algérie a procédé en juin 2022 à la suspension du traité d’amitié qui la liait à l’Espagne depuis 20 ans et au blocage du commerce avec ce pays, c’est en réaction au revirement historique sur la question du Sahara occidental effectué trois mois plus tôt par Madrid.

Le 18 mars, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez avait annoncé qu’il apportait désormais son appui au plan d’autonomie marocain, rompant avec la neutralité historique dans le dossier de l’ancienne puissance administrante du territoire.

Le blocage du commerce a particulièrement fait mal aux opérateurs économiques espagnols.

Avant la crise sanitaire liée au Covid-19, les échanges entre les deux pays s’élevaient jusqu’à 6,5 milliards d’euros, dont la moitié est constituée d’exportations algériennes d’hydrocarbures et l’autre d’expéditions espagnoles de produits manufacturés, de viandes, d’intrants industriels et autres.

Des filières entières comme la céramique sont mises en difficulté. Seules les expéditions de gaz algérien se sont poursuivies, mais à des tarifs adaptés aux prix du marché, donc revus à la hausse.

Algérie – Espagne : le statu quo demeure

Très critiqué en interne pour avoir mis en péril les relations avec un partenaire important, le gouvernement a multiplié les clins d’œil et les appels directs au retour à des relations normales avec le voisin du Sud. Sans résultat, puisque l’Algérie est restée intransigeante.

« Il n’y a pas eu la moindre petite ouverture », constatait en décembre dernier le président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-espagnole (CCIAE), Djamal-Eddine Bouabdallah, dans une déclaration à TSA.

Début janvier, le ministre des Affaires étrangères de l’Espagne, José Manuel Albares, est revenu à la charge, exprimant dans une interview sa « conviction » que la relation avec l’Algérie pourra être « réorientée » et réitérant que Madrid veut avoir avec Alger une relation « comme celles qu’elle entretient avec ses autres voisins », « guidée par l’amitié » et « basée sur le respect mutuel, les intérêts réciproques et la non-ingérence dans les affaires intérieures ».

Ce lundi 9 janvier, c’est le président du gouvernement espagnol qui a répété à peu près le même discours qui se résume à la volonté de régler la crise avec Alger tout en maintenant « la feuille de route » avec le Maroc qui implique le revirement qui est à l’origine de la crise.

Pedro Sanchez s’exprimait devant quelque 130 ambassadeurs de son pays, réunis en conférence à Madrid.

Il s’est dit attaché à « un agenda positif » avec l’Afrique du Nord. L’Algérie, a-t-il déclaré, « est un partenaire essentiel et stratégique avec lequel nous aspirons à avoir les meilleures relations ».

Pas de changement également vis-à-vis du Maroc. Pedro Sanchez a défendu sans ambages « la feuille de route » établie avec le Royaume.

Un discours déjà entendu moult fois sans rien apporter en termes de rapprochement avec Alger. En somme, il n’y a pas meilleur procédé pour maintenir le statu quo.

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