Dans un double contexte de crise entre l’Algérie et la France et de tensions sur le transport maritime mondial, le
patron de l’armateur français CMA CGM, qui est proche du président Emmanuel Macron, effectue une visite en Algérie.
Rodolphe Saadé est reçu par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu M. Rodolphe Saadé, PDG de la compagnie maritime de transport de conteneurs et de fret, CMA CGM », indique la présidence de la République sur sa page Facebook officielle, sans préciser l’objet des discussions entre le chef de l’État et le patron du troisième armateur mondial.
Boualem Boualem, directeur de cabinet de la présidence de la République, et Saïd Sayoud, ministre des Transports, ont assisté à l’audience, ajoute la même source.
Le patron du Français CMA CGM, troisième armateur mondial, reçu par Tebboune
Rodolphe Saadé était attendu en Algérie la mi-avril, mais son voyage a été annulé, en raison de l’éclatement d’une nouvelle crise politique entre Alger et Paris. Le Conseil du renouveau économique algérien a accusé le patron du géant français des mers d’avoir renoncé à venir en Algérie sur recommandations de Paris.
CMA CGM est le premier armateur français de porte-conteneurs et le troisième mondial. Fondé en 1996 par la famille Saadé suite à la fusion des compagnies CMA et CGM, le groupe basé à Marseille active aussi dans la logistique et les médias. Il compte une quinzaine de filiales, 160.000 employés et son chiffre d’affaires s’est élevé en 2024 à plus de 55 milliards de dollars.
En septembre dernier, CMA CGM avait fait parler de lui en Algérie après avoir envisagé d’imposer une taxe supplémentaire aux navires en partance pour les ports algériens.
À cause de la congestion qui augmente les frais des surestaries dans les ports algériens d’Alger, Béjaïa, Skikda et Oran, l’armateur avait annoncé le 2 septembre l’imposition d’une taxe supplémentaire dite PCS (port congestion surcharge).
La taxe était fixée à 150 euros par conteneur de 20 pieds au départ du Nord de l’Europe vers les quatre ports algériens cités. Néanmoins, l’armateur a fait marche arrière en annulant sa décision une semaine plus tard.
SUR LE MÊME SUJET :
France : Quand l’État fait des musulmans un « péril intérieur »