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Algérie-France : Tebboune parle d’avancées dans le dossier de la mémoire

Algérie-France : Tebboune parle d’avancées dans le dossier de la mémoire

Le président Abdelmadjid Tebboune s’est une nouvelle fois montré ferme sur le dossier de la mémoire qui empoisonne régulièrement les relations entre l’Algérie et la France.

Le sujet a été évoqué lors d’une rencontre entre le chef de l’État et une vingtaine de responsables de médias publics et privés.

Cette rencontre s’est tenue mercredi 3 mai à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse et l’entretien a été diffusé dans son intégralité samedi soir sur la Télévision algérienne. « Je ne renoncerai jamais à la mémoire et aucun marchandage n’est possible avec aucun pays », a-t-il lancé d’emblée en réponse à une question sur sa prochaine visite d’État en France prévue en juin.

Avec la France, l’Algérie avance « pas à pas » dans le dossier de la mémoire, a expliqué le chef de l’État, qui a rappelé la création d’une commission mixte d’historiens entre les deux pays pour traiter ce dossier.

« Ils savent pertinemment qu’il s’agit d’une question à laquelle nous ne renoncerons jamais, a ajouté le président Tebboune qui a fait état d’une avancée dans le traitement de ce dossier. « Nous étions presque en confrontation, mais aujourd’hui nous sommes devenus réceptifs à l’idée d’examiner les événements importants ayant marqué notre mémoire durant l’époque coloniale », a-t-il dit.

Mémoire Algérie – France : « Il y a des reconnaissances »

Le président Tebboune a noté aussi que la France a reconnu certains crimes coloniaux commis en Algérie. « Par rapport à la mémoire, il y a eu quelques reconnaissances », a indiqué le chef de l’État, en soulignant que la France a reconnu « certains événements douloureux » de la période coloniale. Il a cité les massacres du 8 mai 45 à Guelma, Kherrata et Sétif.

« Ils ont reconnu qu’il y a eu des massacres, même s’ils n’ont pas reconnu leur ampleur. Pour les essais nucléaires, ils ont reconnu ainsi que des évènements qui ont eu lieu durant la résistance populaire », a noté le chef de l’État. « Leurs archives sont notre mémoire. On ne peut pas falsifier l’histoire »

Toujours sur la mémoire, le président Tebboune assure qu’il « n’en fait pas un fonds de commerce ». Pour l’Algérie, la mémoire est une « nécessité parce que celui qui ne connaît pas son histoire et qui ne glorifie pas ses martyrs n’ira pas loin », a-t-il ajouté.

« Il y a eu 70 ans de guerre. Il faut qu’on arrive à écrire, dans les livres scolaires des deux pays, qu’il y a eu 70 ans de résistance, de l’invasion jusqu’au centenaire de la colonisation et c’est reparti 20 ans après avec la Guerre de libération (…) Le peuple algérien n’a jamais accepté la colonisation. Il l’a toujours combattue. Nos chiffres font état de 5,63 millions de martyrs, de l’invasion jusqu’à l’indépendance ».

L’Algérie comptait 4,5 millions d’habitants à l’arrivée des colonisateurs français en 1830, selon Tebboune. « À l’indépendance, il y avait un peu plus de 9 millions d’Algériens. C’est-à-dire qu’en 130 ans, la population n’a pas augmenté de plus de quatre millions. Cela signifie qu’il y a de la répression ».

Sur les « réactions » en France que suscite sa prochaine visite d’État dans ce pays, le président Tebboune a dit que cela voudrait dire que l’Algérie « suscite aujourd’hui la polémique partout et c’est une bonne chose ». « L’Algérie est devenue incontournable », a-t-il dit.

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