L’Association nationale Tourath Djazairna a lancé une pétition pour dénoncer « l’appropriation du caftan algérien par le Maroc ». Cette initiative fait suite à la soumission par Rabat d’un dossier visant à faire inscrire le « caftan marocain » au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Dans cette pétition, lancée dimanche 1er juin et qui peut être signée jusqu’au 30 novembre 2025, l’association algérienne compte mobiliser un maximum de défenseurs du caftan algérien, entre autres, historiens, chercheurs, universitaires, artistes et membres d’associations culturelles et de protection du patrimoine à s’unir pour défendre le patrimoine national contre la tentative d’appropriation culturelle du caftan par le Maroc.

Tourath Djazairna estime que le dossier marocain constitue une « nouvelle tentative d’usurpation et d’appropriation illégale » d’un élément du patrimoine vestimentaire algérien, qu’elle qualifie de « national, authentique et ancestral ».

L’Algérie défend son caftan contre les visées marocaines

Elle rappelle que le caftan, dans sa diversité régionale, est porté en Algérie depuis des siècles, notamment dans les villes historiques comme Tlemcen et le Grand Est algérien.

Les initiateurs de la pétition accusent le Maroc de vouloir mettre le caftan sur sa liste de patrimoine culturel immatériel de l’humanité, en l’associant uniquement à son territoire. Selon Tourath Djazairna, « cette initiative officielle prouve, une nouvelle fois, l’entêtement de ce pays à vouloir faire reconnaître le caftan comme un patrimoine « exclusivement marocain » ».

« C’est dans ce même esprit de reconnaissance de son patrimoine que notre pays a déposé auprès de l’Unesco un dossier de candidature pour l’inscription du costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien… », indique la pétition.

L’association ajoute que ce dossier met en « lumière une tradition vestimentaire et artisanale exceptionnelle ». Il témoigne de la richesse du patrimoine culturel féminin algérien et comprend une liste exhaustive de costumes emblématiques tels que la gandoura, le caftan et la mlehfa, selon la même source.

Depuis plusieurs années, le Maroc, dans une démarche cynique, veut s’approprier certains éléments du patrimoine vestimentaire ou culinaire (comme le caftan, le couscous, la musique raï, etc.) ainsi que certains éléments ornementaux de l’architecture comme le ″zellige″.