Le marbre est l’autre richesse minière de l’Algérie dont on parle peu. Pourtant, le pays dispose d’un immense potentiel en la matière, tant en gisements naturels qu’en base industrielle. Le PDG de la Sonarem, la société algérienne d’exploitation et de recherche minière, a livré quelques chiffres liés à l’industrie algérienne du marbre et évoqué la stratégie adoptée pour développer la filière.
Cité, ce lundi 12 mai, par le quotidien El Moudjahid, Belkacem Soltani a expliqué que le potentiel de l’Algérie en marbre constitue un atout majeur pour le pays dont la nouvelle orientation est axée sur la valorisation accrue des ressources et la réduction de la dépendance aux importations. L’Algérie a entrepris ces dernières années l’exploitation de nombreux gisements miniers à fort potentiel, dont les plus notables sont ceux de minerai de fer de Gara Djebilet (Tindouf), de phosphate à Tébessa et de zinc et plomb à Oued Amizour (Béjaïa).
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a aussi appelé à l’élaboration urgente d’une stratégie nationale dédiée à l’exploration et à l’exploitation du marbre, rappelle le responsable de la Sonarem. Les autorités ont aussitôt décidé d’arrêter l’importation de produits semi-finis en marbre, comme les dalles, avec l’objectif d’encourager l’activité locale de transformation de la matière première issue des gisements algériens. Comme pour toutes les filières que l’Algérie a entrepris de développer, l’objectif est de couvrir les besoins du marché intérieur et d’exporter l’excédent.
Industrie du marbre : voici le potentiel et les ambitions de l’Algérie
Les réserves de l’Algérie en marbre ne sont pas négligeables. Belkacem Soltani les estime à 240 millions de mètres cubes répartis sur 15 gisements déjà identifiés. La capacité de transformation s’élève à 10 millions de mètres cubes par an. Sur tout le territoire national, 43 unités privées de transformation sont actives et ont une capacité de production cumulée de 50 000 mètres cubes/jour. Ces gisements et ces unités constituent le point de départ de la stratégie d’exploitation en cours d’élaboration. Il s’agit, explique le PDG de la Sonarem, d’une démarche proactive visant à structurer l’ensemble de la chaîne de valeur, de la découverte du gisement à la sortie d’usine du produit fini.
La stratégie de développement de la filière marbre est directement liée à l’actualisation en cours de sa cartographie minérale et industrielle, un outil cartographique important pour l’exploitation optimale des ressources nationales, a indiqué le responsable.
Pour l’aider à exploiter son potentiel marbrier, l’Algérie a opté pour l’expertise d’un pays leader en la matière, l’Italie. “Nous sommes en train de travailler avec les Italiens qui sont pionniers dans ce domaine, à l’effet de signer un accord de partenariat pour nous accompagner dans l’extraction et la transformation de marbre”, a révélé le responsable du groupe minier public algérien.