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Après 50 ans en France, elle peine à renouveler son titre de séjour

Alors que les délais fixés par la loi sont de 4 mois pour une carte de séjour, 6 mois pour un regroupement familial et de 18 mois pour une naturalisation, « la réalité est tout autre ».

Après 50 ans en France, elle peine à renouveler son titre de séjour
Par lefebvre_jonathan / Adobe Stock
Thinhinane Lardjane
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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Se maintenir en situation régulière est devenu un véritable défi pour de nombreux étrangers établis en France. Pour décrocher un simple titre de séjour ou le renouveler, certains demandeurs attendent pendant plusieurs mois.

Cette situation se généralise désormais dans toutes les préfectures de France, et celle de Meurthe-et-Moselle est particulièrement pointée du doigt. Délais à rallonge, mur numérique, rupture des droits, les étrangers relevant de cette préfecture ne savent plus à quel saint se vouer.

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Septuagénaire, 50 ans en France, elle se retrouve en situation irrégulière

Malika Allouchi, adjointe au maire à Toul, dépeint une « situation administrative et sociale alarmante ». Elle va jusqu’à alerter contre « une rupture de l’égalité d’accès au service public », rapporte le média français L’Est Républicain.

Cette adjointe au maire a ressenti le durcissement de la politique migratoire à travers le cas de sa propre mère, Fadoula, une Marocaine de 78 ans établie en France depuis plus de 50 ans. En tentant de renouveler son titre de séjour, elle s’est heurtée à 10 mois d’attente, sans une réponse au bout.

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Cette septuagénaire s’est ainsi retrouvée en situation irrégulière, sans même un récépissé, témoigne Malika Allouchi, qui souligne que sa maman a pensé que « la France voulait se débarrasser d’elle ».

L’adjointe au maire, qui a « fait jouer ses relations » pour renouveler le titre de séjour de sa maman, déplore que d’autres demandeurs n’aient pas la même chance.

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74 ans, handicapée, elle est obligée de faire la queue pour un titre de séjour

Une autre demandeuse, âgée de 74 ans, qui tient debout par une prothèse de genou et de hanche, « doit pourtant faire la queue, debout, pendant des heures ». Décrocher un rendez-vous est devenu quasi impossible depuis la mise en place de la procédure dématérialisée, témoigne Gulcan, la fille de la septuagénaire handicapée.

Malika rappelle les lourdes conséquences de se retrouver en situation irrégulière : « Impossible de travailler, de percevoir des indemnités (maladie, chômage), de signer un bail ou d’accéder aux soins, de scolariser ses enfants dans certains cas ».

Alors que les délais fixés par la loi sont de 4 mois pour une carte de séjour, 6 mois pour un regroupement familial et de 18 mois pour une naturalisation, « la réalité est tout autre », déplore Malika Allouchi.

L’élue municipale alerte sur les conséquences financières, sociales et psychologiques d’une telle situation dans laquelle se trouvent « des familles souvent installées en France depuis des décennies ».

L’adjointe au Maire n’a pas manqué de souligner que la situation s’est sensiblement dégradée avec l’obligation de passer par la plateforme de l’ANEF. Il s’agit, selon elle, d’un « mur numérique infranchissable pour les personnes âgées, analphabètes ou en situation de handicap ».

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