search-form-close
Attaque au Mali, accrochages en Libye : le voisinage de l’Algérie bouillonne

Attaque au Mali, accrochages en Libye : le voisinage de l’Algérie bouillonne

Deux événements quasi simultanés, qui se sont produits au Mali et en Libye, sont venus rappeler que l’Algérie est cernée par des pays très instables, sinon à la stabilité très précaire.

Vendredi 22 juillet à l’aube, des djihadistes ont pris pour cible une importante base militaire située dans une zone considérée comme le cœur du pouvoir malien.

| Lire aussi : Libye : la nomination d’un Algérien bloquée par les Émirats

En Libye, des affrontements ont éclaté à Tripoli entre factions armées, faisant au moins 16 morts, soit le bilan le plus lourd depuis plusieurs années dans ce pays déchiré par les dissensions internes depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Dans un communiqué rendu public vendredi soir, l’Algérie, voisin du Mali et pleinement impliqué dans le processus de paix dans ce pays, a exprimé sa « vive préoccupation » suite aux attentats de Bamako.

| Lire aussi : « État hors-la-loi » : le Maroc a coché la dernière case 

« Ce développement souligne une fois de plus la nécessité d’une mobilisation accrue de toute la communauté internationale pour la prévention et l’élimination du terrorisme », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pour l’Algérie, la solution à la crise malienne réside dans « la mise en œuvre effective et diligente de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger dans toutes ses composantes », appelant « les parties signataires à renouveler leur engagement à cet égard et à rester unies pour relever ensemble tous les défis ».

| Lire aussi : Terrorisme au Sahel : Rahabi prévient contre la « pakistanisation » de l’Algérie

Vendredi vers 5 h du matin, des kamikazes présentés comme appartenant à la Katiba Macina, affiliée à Al Qaïda, ont pris pour cible, avec « des véhicules bourrés d’explosifs », une base militaire de la ville garnison de Kati près de la capitale Bamako, où réside notamment le chef de la junte au pouvoir et son ministre de la Défense.

L’attaque a été repoussée mais elle a causé la mort d’au moins un soldat et fait quelques blessés, dont des civils. La veille, à la même heure, des groupes de la même faction terroriste avaient attaqué des postes de contrôle dans la région de Kolokani, à une centaine de kilomètres au nord de Bamako.

Ces attaques rappellent la précarité de la situation au Mali. Elles surviennent une dizaine de jours après celle qui a ciblé des chauffeurs de camion algériens près de Gao, dans le nord du pays. Trois ressortissants algériens ont été blessés, dont un grièvement, selon le ministère des Affaires étrangères.

Lourd bilan à Tripoli

Ces événements ont eu lieu simultanément avec la dégradation de la situation dans la capitale libyenne. Jeudi et vendredi, des factions armées se sont affrontées et le dernier bilan est de 16 morts et 52 blessés, indiquent des sources hospitalières.

La situation est figée en Libye avec, depuis mars dernier, deux gouvernements, celui de Abdelhamid Dbeibah à Tripoli, et celui de Benghazi dirigé par Fathi Bashagha et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.

En mai dernier, les deux camps ont frôlé l’affrontement lorsque le gouvernement de Bashagha a entrepris de prendre ses fonctions à Tripoli avant d’y renoncer.

Mais les choses sont plus compliquées que l’existence de deux gouvernements rivaux et la difficulté à s’entendre sur l’organisation de l’élection présidentielle.

La pléthore de factions armées non contrôlées rend la situation plus précaire et éloigne la perspective d’une solution en Libye. Les affrontements de jeudi et vendredi ont été déclenchés par l’arrestation du colonel Issam Ayyad Harous, de la faction Al Radaa (dissuasion) par des membres de la sécurité présidentielle.

Malgré sa libération suite à l’intervention de M. Dbeibah, les affrontements se sont poursuivis vendredi et se sont soldés par le plus lourd bilan depuis plusieurs années. La situation est plus que jamais précaire dans ce pays qui partage avec l’Algérie près de 1000 kilomètres de frontières.

  • Les derniers articles

close