Les résultats du BAC 2020 en Algérie ont été dévoilés hier mercredi par le ministère de l’Éducation nationale. En dépit de facteurs « favorables », le taux de réussite est de 55,30 %. Il est légèrement supérieur à celui de 2019 (54,56%). Les syndicats de l’éducation sont déçus et expliquent les raisons.
« Personnellement, je m’attendais à un résultat beaucoup plus important », relève le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. Il explique les raisons : « Primo, les candidats ont été examinés sur deux trimestres. Secundo, ils ont eu plus de 6 mois de révision (qui correspond à la période du confinement, Ndlr), et tertio, la moyenne d’admission a été réduite à 9/20 », détaille-t-il.
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Ces facteurs supposés « favorables » n’ont pas contribué à rehausser le taux de réussite au BAC 2020. Pour M. Meriane, il y a une explication, voire des explications à cela.
« Les élèves ont eu six mois pour réviser mais ils ne l’ont pas fait alors que c’était une aubaine. Deuxièmement, les parents n’ont pas été derrière leurs enfants pour les encadrer dans leurs révisions. En troisième lieu, il y a la responsabilité de la tutelle qui n’a pas pris en charge ces candidats au BAC », égrène M. Meriane.
Selon le syndicaliste, l’abaissement de la moyenne d’admission à 9/20 n’a pas permis d’élever le taux de réussite, contrairement à ce qui était attendu. « Cela veut dire que s’il n’y avait pas ce rachat, le taux de réussite aurait été de moins de 50% », estime M. Meriane.
Le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a un avis plus tranché. Selon lui, ces résultats sont le reflet du niveau faible des élèves et une preuve de l’état de déclin du niveau du système éducatif algérien.
« Au Satef, nous ne donnons pas d’importance à ces chiffres. Parce qu’ils ne reflètent pas le niveau réel de l’école algérienne. Même avec un taux de réussite de 80%, je ne serais personnellement pas content de l’état dans lequel se trouve l’école algérienne », assène-t-il. Lui aussi pense que sans le rachat, le taux de réussite aurait été en deçà de celui annoncé.
De son côté, le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique), qualifie toutefois le résultat au Bac de cette année de « respectable ».
Un taux qui reste, selon Boudiba, en deçà des attentes. « Les élèves avaient suffisamment de temps pour bien réviser, les sujets étaient abordables et la réaction des élèves (par rapport à la conjoncture liée à la crise sanitaire) a été globalement positive. Des données que nous n’avions pas connues par le passé », signale-t-il.
Et d’ajouter : « Les correcteurs ont donné un sentiment général que les résultats sont meilleurs que les années précédentes. Même le pourcentage des élèves excellents était élevé cette fois », fait-il remarquer.
Carton plein pour la filière Maths
Interrogé sur le carton plein réalisé par la filière maths avec 80,22% de taux de réussite, Meziane Meriane, enseignant de mathématiques, ne se montre pas surpris. « Il faut tout d’abord signaler que les classes de techniques mathématiques ne dépassent pas les 20 élèves. Ce sont aussi des élèves studieux qui ont été les meilleurs durant leur cursus », a-t-il expliqué.
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