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Bagarre, prix élevés : retour sur les plages compliqué en Algérie

Bagarre, prix élevés : retour sur les plages compliqué en Algérie

La saison estivale a été lancée officiellement vendredi 17 juin dans plusieurs villes côtières algériennes. D’Annaba à Oran en passant par Jijel, Alger et Tipaza, les Algériens ont célébré ce retour sur les plages, après deux années de privations pour cause du Covid-19.

En 2020, les plages ont été fermées et en 2021, l’été a été marqué par une violente et meurtrière troisième vague de Covid-19 et son variant Delta. Cette année, tous les indicateurs sanitaires liés à cette pandémie sont au vert, ce qui permet aux Algériens de se baigner sans risques dans les plages de leur long littoral.

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L’évènement mérite d’être fêté et les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens. Mais l’amateurisme a pris le dessus et les incidents n’ont pas manqué de rappeler que presque rien n’a changé sur les plages algériennes.

Une « sirène » à Tipaza

Ce jour-là, dans la wilaya de Tipaza, à l’ouest d’Alger, une cérémonie en grande pompe a été donnée à la plage de Chenoua. Un événement marqué notamment par la présence d’une  « sirène ».

L’image a fait le tour des réseaux sociaux ce week-end. Dans une mise en scène jugée « ridicule » par certains internautes, et  « divertissante » par d’autres, une jeune fille,  habillée en sirène, sort d’un coffre, déposé en plein milieu d’une plage, salue les estivants et donne le coup d’envoi des festivités.

« La petite fille est adorable. Mais sommes-nous à ce point en manque de créativité ? Ce spectacle, si l’on peut le qualifier de spectacle, est d’un ridicule sans nom », lance un internaute sur Twitter. Un autre lui répond,  « l’initiative est bonne. L’idée est là, mais ils ne l’ont pas développée. Ils ne sont pas allés au bout de l’idée. C’est médiocre, comme toujours ».

Ne partageant pas leurs avis, une internaute  leur rétorque: « Bien sûr, quoique l’on fasse, il faut toujours qu’il y ait des rabat-joie. Certes, ce n’est pas le spectacle de l’année mais c’est plutôt mignon. Arrêtez de tout critiquer, tout le temps ».

La « mafia » des parasols

En Algérie, à peine le coup d’envoi de la saison estivale donné,  que des plagistes et des « parkingueurs »  imposent leur diktat sur certaines plages du pays.

Des jeunes qui agissent en maître des lieux.  Usant de techniques qui, parfois, frisent le harcèlement, ces derniers n’hésitent pas à imposer leur diktat et leurs prix aux vacanciers. Des familles venues passer une journée au bord de la mer se retrouvent ainsi à devoir subir le chantage de ces derniers.

Sur la page Facebook  »Les meilleures et les pires coins d’Algérie », postant une vidéo en direct de Déca plage, une plage située à Ain-Taya, dans l’est d’Alger, un internaute a dénoncé, hier, samedi 18 juin, le comportement des  »mafias » des parasols, et le racket auquel doivent se soumettre les vacanciers.

« Ils sont là. Ils surveillent les gens. Dès que des personnes arrivent à la plage, ils les dirigent vers des parasols et les obligent à payer », a-t-il indiqué.

Un phénomène qui prend de l’ampleur chaque année

A la plage des « Canadiens », à Ain-Taya, la tension est montée d’un cran ce week-end entre les plagistes et les « parkingeurs ». Une bagarre a éclaté entre les deux camps sur la plage. Mustapha Zebdi, président de l’association de protection du consommateur (APOCE), juge cette situation « inadmissible et inacceptable ».

« Nous avons lancé des alertes. C’est toujours le même scénario qui se répète et qui prend de l’ampleur chaque année.  Il faut organiser l’accès aux plages. On nous dit que l’accès à la plage est gratuit. Mais il faut définir ce qu’un accès gratuit veut dire », a déclaré M. Zebdi à TSA ce dimanche 19 juin.

Au sujet des gardiens de parking qui  imposent leur diktat sur les plages algériennes, le président de l’Apoce a souligné : « Nous avons demandé à faire une séance de travail au ministère du Tourisme pour avoir des éclaircissements. Mais il n’y a jamais eu de suite. Si ces parkings sont autorisés, il faut déterminer dès le départ le coût du parking. Cela doit être déterminé dans les cahiers de charges. Les prix doivent être étudiés ».

« Pour accéder à certaines plages, il n’y a même pas de tickets. Qui a autorisé ces gens-là à investir ces lieux ? Pourquoi les prix sont-ils excessifs ? Ils peuvent atteindre les 300 DA la place. Ce n’est pas normal », a déploré M. Zebdi.

« Il faut réorganiser au plus vite l’accès aux plages. Les histoires de parking peuvent mal finir. Il y a eu un meurtre il y a quelques années. Mieux vaut revoir ça au plus vite », a mis en  garde le président de l’Association de protection du consommateur. « Les autorités doivent intervenir maintenant. Nous ne sommes qu’au début de la saison estivale. Il faut mettre un terme à ça rapidement. »

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