
Le Premier ministre poursuit son périple à travers le pays, relançant une à une les unités industrielles confisquées par la justice et reprises par l’État à travers les holdings et groupes publics. En moins d’un mois, il a remis en marche trois usines qui appartenaient à des oligarques déchus.
Ce jeudi 16 octobre, Sifi Ghrieb était à Ténès, dans la wilaya de Chlef, où il a symboliquement remis en service une conserverie de poissons saisie par la justice à un ex-groupe privé et reprise par le groupe agroalimentaire public Agrodiv.
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C’est la troisième unité industrielle relancée par le Premier ministre en moins d’un mois, après l’usine de trituration des graines oléagineuses de Jijel, de l’ex-groupe Kouninef, inaugurée le 22 septembre, et celle de rond à béton de M’sila saisie aux frères Aissiou et rouverte le 7 octobre.
Ghrieb est accompagné dans sa visite à Chlef par les ministres de l’Intérieur et des Transports, Saïd Sayoud et de l’Industrie, Yahia Bachir.
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Le CIC (complexe industriel et commercial) Capten est implanté sur une superficie de 2 hectares, dont 3.520 mètres carrés de bâti, à 7 kilomètres à l’Ouest de Ténès, sur le littoral.
Spécialisée dans la fabrication de sardines et de thon en boîte, la conserverie est une ancienne unité de l’Entreprise nationale de pêche (Enapeche), ouverte en 1990.
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Une conserverie géante relancée
Revendue à un groupe privé en 2000, elle a été confisquée par la justice dans le cadre des grands procès anti-corruption après 2019 et attribuée en juillet 2024 au groupe Agrodiv par le comité interministériel chargé de l’examen des biens confisqués. Le groupe public a ensuite créé l’EPE El Mahroussa pour gérer ce complexe et un autre, le CIC Safia qui produit de l’huile de table.
Comme les usines de Jijel (trituration de graines oléagineuses) et de M’sila (rond à béton), cette unité de Ténès a été récupérée dans un état « lamentable », comme l’a indiqué son directeur dans sa présentation.
Les travaux de mise à niveau ont été entamés en janvier 2025 et les premiers tests effectués en septembre dernier.
Aujourd’hui, l’usine est prête « à 100 % » et le projet en est à la phase des autorisations pour la reprise de la production effective, prévue pour novembre prochain, ou au plus tard en janvier 2026.
Tout dépendra des approvisionnements en sardines et thon, a précisé le directeur.
« Si les approvisionnements ne sont pas garantis en quantité, qualité et prix, nous aurons recours provisoirement à l’importation », a-t-il dit. L’usine a besoin en continu de 5 à 6 tonnes de sardines et de 3 à 5 tonnes de thon toutes les huit heures. Elle dispose de quatre lignes de production dotées d’équipements modernes et d’une technologie récente et avancée dans le conditionnement des produits de la pêche.
Pour un pôle de produits halieutiques à Chlef
Les deux lignes de sardines ont une capacité de production de 40.000 boîtes/jour chacune et celles de thon pourront produire quotidiennement jusqu’à 100.000 boîtes de 65 grammes et 9.000 autres de 950 grammes, commercialisés sous les marques El Marsa et Mainis.
« Il s’agit d’un acquis économique important, de production et de préservation de l’emploi », a estimé le DG, précisant que l’unité compte actuellement 46 employés et le nombre devrait être porté à 84, suivant le plan de recrutement arrêté.
Dans son intervention, le Premier ministre a exigé une feuille de route précisant les moyens et les partenariats prévus, car, a-t-il dit, « une feuille de route sans chiffres et deadlines est vouée à l’échec ».
De son côté, le ministre de l’Industrie, Bachir Yahia a appelé les responsables de l’entreprise à être plus « ambitieux », exprimant le vœu d’avoir un pôle dédié aux produits halieutiques à Ténès.