search-form-close
Campagne de vaccination Covid : Bekkat Berkani fustige le ministère de la Santé

Campagne de vaccination Covid : Bekkat Berkani fustige le ministère de la Santé

Plus de 45 jours après son lancement samedi 30 janvier, la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Algérie peine à prendre sa vitesse de croisière. De nombreuses spécialistes ont alerté sur sa lenteur et pointé les dangers d’une vaccination au compte-gouttes.

Si la mesure de fermeture des frontières et le confinement partiel que des pays européens appliquent désormais ont porté leurs fruits dans la lutte anti-Covid, le Talon d’Achille dans la gestion de l’épidémie en Algérie demeure néanmoins la campagne de vaccination.

« La faille dans notre lutte anti-Covid c’est la vaccination. On n’a pas prévu d’acheter les vaccins au moment où il le fallait. Il a fallu que le président de la République, en convalescence en Allemagne, dise qu’il faut vacciner en janvier. Hélas, c’était trop tard. Tout le monde avait acheté (des vaccins) », s’exaspère le D Mohamed Bekkat Berkani qui met explicitement en cause la responsabilité du ministère de la Santé.

« Maintenant les responsabilités doivent être déterminées »

« La responsabilité du ministère est totalement engagée, dans la mesure où il s’est longtemps confiné aux mesures prudentielles (dans la commande des vaccins, ndlr) en comptant sur le système Covax. La vaccination est stratégique et on nous a fait rater le coche. Maintenant les responsabilités doivent être déterminées », réclame le président de l’Ordre national des médecins et membre du Comité scientifique chargé du suivi de l’épidémie en Algérie.

L’Algérie a officiellement reçu 300 000 doses de trois vaccins : 50 000 doses du vaccin russe Sputnik V, 50 000 autres d’AstraZeneca et enfin 100 000 doses du vaccin chinois Sinopharm sous forme de don.

| Lire aussiVaccination anti-Covid : pourquoi l’Algérie doit faire plus vite

Quelque 800.000 nouvelles doses devaient être réceptionnées au début de ce mois, mais à ce jour les lots ne sont pas encore arrivés. Le Dr Bekkat Berkani critique sévèrement le déroulement de la campagne de vaccination contre la Covid, tout en saluant « les décisions courageuses du président de la République ».

« Nous n’avons aucune idée du déroulement de la campagne de vaccination. Je reviens aux déclarations du ministère de la Santé sur les 8.000 centres de vaccination. Il faut avoir des vaccins. Personne ne voulait m’écouter quand j’avais parlé de vaccinodromes. Or, le Pr Senhadji (président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, ndlr) vient de déclarer qu’il fallait prévoir des lieux dédiés en cas de troisième vague. Il a raison », note le Dr Bekkat Berkani.

L’immunité collective, que les Algériens auraient acquise selon des spécialistes, joue-t-elle un rôle dans la stabilisation de la situation épidémiologique actuellement ?

Tout en émettant des doutes sur cette hypothèse, le PSalah Lellou affirme que pour le savoir il faut que les épidémiologistes fassent des enquêtes avec des tests sérologiques et des séquençages afin de déterminer le nombre de personnes qui auraient développé des anticorps contre le coronavirus Covid-19.

« Si l’on constate un certain pourcentage à atteindre, là on peut parler d’immunité collective. Mais actuellement il n’y a pas de contrôle scientifique qui permet de parler d’immunité collective. Par conséquent, la question reste posée », explique-t-il.

En attendant que ce travail scientifique soit effectué, le PSalah Lellou insiste sur la nécessité d’accélérer la vaccination afin de vacciner « le maximum de personnes ».

Une démarche qui passe par l’obligation d’avoir suffisamment de doses et de moyens, souligne le pneumologue. « Pour le moment, les doses que nous recevons le sont en petites quantités », fait-il remarquer.

  • Les derniers articles

close