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Campagne de vaccination Covid : entretien avec le Dr Djamel Fourar

Campagne de vaccination Covid : entretien avec le Dr Djamel Fourar

Le porte-parole du comité scientifique de suivi de la Covid-19 en Algérie, le Dr Djamel Fourar, tire un bilan positif de la campagne de vaccination, dix jours après son lancement, samedi 30 janvier. Tout en soulignant que la campagne s’étalera dans le temps, en fonction de l’arrivée des vaccins, le Dr  Fourar exhorte la population à continuer à respecter les mesures barrières.

L’Algérie a lancé sa campagne de vaccination contre la Covid-19 samedi 30 janvier. Quel est votre bilan ?

Conformément aux instructions du président de la République pour commencer la campagne de vaccination au courant du mois de janvier, nous avons reçu le vaccin (le Spoutnik V) le 29 janvier.

Le 30 janvier, nous avons officiellement lancé la campagne de vaccination à partir de la wilaya de Blida, qui était le cœur de la pandémie en Algérie. Le lendemain (le 31 janvier), nous avons lancé officiellement la campagne de vaccination dans la wilaya d’Alger qui était la deuxième wilaya la plus touchée par la pandémie dans notre pays.

Dans une première étape, nous avons distribué le vaccin au niveau de 20 wilayas qui avaient les taux d’incidence (nombre de contaminés pour 100 000 habitants, NDLR) les plus élevés. Immédiatement après, la vaccination a commencé.

Ensuite, nous avons continué la distribution des doses aux 28 wilayas restantes qui n’avaient pas eu le premier quota. Au bout de dix jours de vaccination, nous assistons à un engouement extraordinaire de la part des professionnels de la santé, les personnes âgées et/ou atteintes de pathologies chroniques.

Nous avons dit que la campagne était modulable et flexible, elle dépend bien sûr de l’approvisionnement en vaccins. Au fur et à mesure de l’arrivée des vaccins, cette campagne va toucher les personnes qui sont dans les classes prioritaires à cette vaccination.

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Vous parlez d’approvisionnement. L’Algérie a déjà réceptionné 50.000 doses du vaccin russe et la même quantité du vaccin d’AstraZeneca-Oxford. Quand l’Algérie réceptionnera-t-elle les prochaines doses ?  

On est en attente des prochaines doses. Comme je l’ai dit, la campagne de vaccination peut être modulable et flexible, elle dépend donc essentiellement de l’arrivée des quotas de vaccins qui seront disponibles dans quelques jours.

Cela nous permettra de toucher un plus grand nombre de personnes. Les professionnels de la santé s’inscrivent au niveau de leur établissement de santé. Les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques peuvent également s’inscrire au niveau de leurs structures de proximité et on fera appel à eux au fur et à mesure de l’arrivée des vaccins, de manière à toucher l’ensemble des personnes prioritaires.

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Sur le terrain, on a constaté des réticences par rapport à la vaccination. Au département de la prévention du ministère de la Santé, avez-vous prévu un plan de sensibilisation ?    

Bien sûr, la sensibilisation est très importante pour avoir l’adhésion de la population par rapport à cette vaccination. Devant toute nouvelle chose, il y a une réticence. Il s’agit de vaccins nouveaux, les gens ont cette appréhension en disant « on ne connaît pas ce vaccin », qu’ils ont été fabriqués très rapidement alors que d’ordinaire ils prennent plusieurs années.

Or, aujourd’hui la technologie a changé et l’expérience des différentes pathologies virales ou bactériennes ont amené les scientifiques à avoir beaucoup plus de flexibilité dans la fabrication de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins.

Cette peur du nouveau est tout à fait compréhensible. Nous avons participé à des plateaux de télés et de radios pour expliquer que, compte tenu de la situation actuelle marquée par le virus avec lequel nous cohabitons depuis plus d’une année, cette vaccination nous offre l’opportunité de réduire les formes graves de la Covid-19 mais également la mortalité liée à cette pathologie.

Sinon, sur le front épidémiologique, comment se présente la situation en Algérie ?

La situation actuelle est stable. Nous sommes à moins de 300 cas positifs de Covid-19 par jour depuis presque un mois. Le nombre de décès varie entre 2 et 3 par jour, avec néanmoins 6 nouveaux décès enregistrés hier (mardi 9 février, NDLR).

Toutefois, il faut rester vigilant. Ce n’est pas parce que la situation est stable que nous sommes sortis de cette pandémie. Nous sommes encore sous la menace et la population doit comprendre que le vaccin n’est qu’un appui supplémentaire avec les mesures barrières.

Il faut maintenir l’hygiène des mains, il faut garder la distanciation sociale, et surtout le port du masque obligatoire en tout lieu et toute circonstance. Nous le répétons tous les jours : prenez soin de vous et de votre famille, la pandémie est toujours là, le virus est encore présent.

Nous avons cette chance d’avoir le vaccin, nous espérons qu’avec les différents approvisionnements qui vont arriver, nous pourrons vacciner toutes les populations prioritaires de manière à réduire l’impact sanitaire de cette pandémie.

Vacciné ou pas, faut-il continuer à porter le masque ?

Il faut continuer à porter le masque. La campagne de vaccination n’est pas limitée dans le temps et la vaccination se fera progressivement. Il faut donc garder les mesures barrières et garder le masque et les gestes barrières.

Le citoyen doit être responsable et aider le secteur de la santé afin de faire face ensemble à cette pandémie.

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