Cantines, matériel pédagogique, hygiène, entretien…Cette année, les établissements scolaires sont touchés de plein fouet par la réduction des budgets de fonctionnement à cause de la crise économique qui frappe le pays.
Le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, affirme que « le budget » de l’année dernière a déjà été « réduit de 50 % » par rapport à celui de 2015. « Cette année, ils vont encore réduire. On nous dit que cela fait partie de la politique de rationalisation des dépenses, mais tout le monde sait que le budget suffit à peine à couvrir les factures », poursuit Messaoud Boudiba.
« Le budget de fonctionnement a été revu à la baisse, la réduction est de 20% cette année. Même la subvention de l’État pour les élèves est passée de 65 da à 50 da », précise, Idir Achour, secrétaire général du CLA.
Système D
Assurer les cours tout en disposant du matériel pédagogique nécessaire est devenu un remue-méninge pour les professeurs. « Pour le tirage, c’est un gros problème. On distribue un texte par table, soit pour deux élèves », confie Louiza, professeure de français dans un lycée à Alger.
« Les tableaux de certaines salles de cours sont cassés depuis des années et n’ont pas été changés. Sans parler des chaises, car souvent quand j’entre en classe, je ne trouve pas de chaise sur laquelle m’assoir », poursuit-elle.
À Akbou dans la wilaya de Bejaia, la situation est pire dans certaines écoles, où le papier pour imprimer des documents n’est même pas disponible, selon des enseignants.
« Ce sont les chefs d’établissements et les enseignants qui se chargent de l’achat des produits d’hygiène, et cela grâce aux cotisations », affirme Messaoud Boudiba.
« Chaque année, on retrouve le même décor. Les salles de cours sont pleines de poussières. Et pour ce qui est de l’hygiène, deux femmes de ménage seulement s’occupent de tout l’établissement », explique Mme Louiza.
« Cantines fermées »
Selon les chiffres officiels, plus de 100 000 élèves bénéficient cette rentrée de la cantine scolaire. Dans le primaire, les cantines sont « toujours fermées », selon M. Boudiba. Ce retard est la conséquence de « la politique adoptée dans la gestion du secteur », estime Boudina. « Une politique qui a failli (…) L’élève quand il mange à la cantine est en train de faire un acte pédagogique. L’école doit être impliquée mais malheureusement ce sont les APC qui s’occupent de la gestion des cantines », déplore-t-il.
Idir Achour, secrétaire général du CLA, estime de son côté que le retard dans l’ouverture des cantines est dû au « manque de fonctionnaires » et aux lenteurs dans la « passation du marché » d’approvisionnement en différents produits.
L’année dernière, de nombreuses cantines n’ont pas été ouvertes même en hiver. « Si les parents d’élèves ne réagissent pas, nous, on ne peut rien faire. Et la situation ne va pas s’améliorer », prévient le porte-parole du Cnapeste.
