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Choléra : communication chaotique, gouvernement et walis absents

Choléra : communication chaotique, gouvernement et walis absents

Depuis 17 heures ce vendredi, plusieurs chaînes de télévision privées diffusent la même information : un cas confirmé de choléra a été enregistré dans la wilaya de Médéa.

Il s’agit d’un enfant de quatre ans qui a été transféré à l’hôpital d’El Katar, affirme Dzair News. Mais vers 18h30, la même chaîne de télévision contacte le directeur de la Santé de Médéa qui dément formellement l’information. « Il n’y a aucun cas à Médéa », a-t-il affirmé. Pour sa part, l’hôpital El Katar a démenti l’information, évoquant une rumeur. Malgré ces démentis, l’information était toujours diffusée à 19h30 sur ces chaînes de télévision.

Un nouveau cas suspect, originaire de la wilaya de Bouira cette fois-ci, a été signalé. Évacué vers le CHU de Tizi-Ouzou, il aurait été finalement renvoyé à l’hôpital de Bouira, selon nos sources, alors que sur les réseaux sociaux, sont diffusées des informations faisant état de l’apparition d’un cas à Tizi Ghennif, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

Ces cas illustrent à eux seuls la gestion chaotique de la communication autour du choléra qui sévit dans quatre wilayas du pays : Alger, Blida, Tipaza et Bouira. Depuis la conférence de presse d’hier après-midi,  aucune communication officielle coordonnée n’a été mise en place par les autorités.

Les autorités n’ont pas mis en place de cellule de crise. Les responsables de la communication des différents ministères sont aux abonnés absents. Même les walis, censés être en première ligne, ne semblent pas avoir interrompu leurs vacances.

Plus étonnant encore, le gouvernement est aux abonnés absents. Au moins cinq ministres sont directement concernés par la gestion du problème : Noureddine Bedoui (Intérieur),  Mokhtar Hezballoui (Santé)Abdelkader Bouazghi (Agriculture), Hocine Necib (Ressources en eau) et Said Djellab (Commerce).

Car en plus de la gestion sanitaire du choléra par les hôpitaux, les interrogations sont nombreuses sur les causes de la maladie. On évoque des eaux de puits contaminées, des problèmes d’assainissement, des fruits et légumes irrigués avec des eaux usées…Des questions auxquelles seuls des ministres, voire le Premier ministre, peuvent apporter au moins un début de réponse pour tenter de rassurer la population.

Dans ce contexte, livrés à eux-mêmes, les responsables locaux de la santé font ce qu’ils peuvent : répondre aux journalistes ; démentir les centaines de rumeurs diffusés à la fois sur les réseaux sociaux, les sites de fake news et même des médias classiques ; rassurer la population inquiète…

Sans vraiment convaincre. Ce soir, l’inquiétude se propage à d’autres wilayas et même chez les voisins. En Tunisie, le ministère de la Santé a déjà diffusé un communiqué pour rassurer la population : les services de santé sont en train de multiplier les activités de prévention contre le choléra, a-t-il affirmé, selon les médias locaux.

Première conséquence de la psychose provoquée principalement par les lacunes de la communication officielle autour de l’épidémie, une pénurie d’eau minérale est signalée dans plusieurs endroits à Alger  et ses environs.

Les citoyens du centre du pays qui suspectent l’eau du robinet d’être contaminée, malgré les démentis du ministère des Ressources en eau, ont été très nombreux à acheter de l’eau minérale en grande quantité, provoquant une réelle pénurie dans les commerces et mêmes chez les grossistes et distributeurs, selon certains commerçants interrogés.

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