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Commerce extérieur : des résultats décevants malgré les licences

Commerce extérieur : des résultats décevants malgré les licences

F. Debussy / Ecosium

Les résultats du commerce extérieur pour l’année 2017 ont été rendus publics dimanche 21 janvier. La communication officielle préfère insister sur la « bonne nouvelle » d’un déficit commercial en forte réduction, à 11,2 milliards de dollars, contre 17,06 milliards 2016, soit une baisse de 5,87 milliards correspondant à un recul de 34,4%.

Après le déficit commercial record de 2016, la taille de celui de 2017 reste néanmoins très importante. Le déficit de la balance des paiements sera proche de 20 milliards de dollars en 2017, réduisant d’autant les réserves de change du pays.

Grâce au baril de pétrole

Il est important de souligner que la réduction de déficit commercial en 2017 est surtout le résultat d’une forte augmentation des revenus des exportations pétrolières. Les hydrocarbures ont continué de représenter l’essentiel des ventes algériennes à l’étranger en 2017 (94,5% du volume global des exportations) en s’établissant à 32,8 milliards de dollars contre 28,2 milliards en 2016, soit une hausse de 4,6 milliards de dollars correspondant à une augmentation de 16,5% par rapport à l’année 2016.

Cette augmentation des exportations pétrolières s’inscrit elle-même pour l’essentiel dans le sillage d’un redressement des cours mondiaux du baril de pétrole. Ces derniers devaient avoir en moyenne été proches de 54 dollars en 2017 contre un peu plus de 42 dollars en 2016 .

Les exportations non pétrolières toujours clouées au sol

Rien de nouveau en revanche sur le front des exportation non pétrolières qui restent obstinément clouées sous la barre des 2 milliards de dollars fixées pourtant comme objectif depuis plus de 20 ans par les pouvoirs publics.

En 2017, les exportations hors-hydrocarbures se sont établies à 1,89 milliard de dollars, en hausse de 5,2% par rapport à l’année 2016. Elles sont composées de demi-produits pour 1,38 milliard de dollars, de produits alimentaires pour 348 millions, de biens d’équipements industriels pour 74 millions (en hausse sensible quand même par rapport aux 54 millions de 2016) et des produits bruts pour 73 millions.

Une faible réduction des importations malgré les licences

En revanche, l’évolution des importations constitue un démenti évident aux objectifs affichés par les autorités. Durant plusieurs mois, le ministère du Commerce mentionnait un objectif d’importations de « 40 à 41 milliards de dollars » pour 2017. On est loin du compte avec des importations qui ont finalement frôlé la barre des 46 milliards de dollars .

Comparée aux 47 milliards de dollars d’importations de 2016, la réduction des importations est donc très modeste, à peine 1 milliard, en dépit de l’élargissement l’année dernière du dispositif des licences administratives. Des chiffres qui confirment l’échec des différentes mesures prises l’année dernière en matière d’endiguement de nos achats à l’extérieur .

Biens de consommation en haussebiens d’équipement en baisse…

Circonstance aggravante, ces résultats assez décevants en matière d’importations sont surtout imputables à une augmentation sensible des importations de biens de consommation.

Dans ce domaine, les produits qui ont connu une augmentation sont surtout les produits alimentaires pour 8,4 milliards de dollars (+2,6%) et les biens de consommation non alimentaires pour 8,45 milliards (+1,34%).

Mais la palme d’or revient indiscutablement aux importations de carburants qui se sont chiffrées à près de 2 milliards de dollars en 2017 contre 1,6 milliard en 2016 (+23,5%).

Résultat sans aucun doute de la réduction des dépenses publiques, des baisses sensibles  ont été constatées au contraire pour les importations de biens d’équipements industriels qui s’établissent à 13,9 milliards de dollars (-9,4%), ainsi que pour les demi-produits à 11 milliards de dollars (-4%).

Des chiffres qui semblent confirmer clairement d’une part le ralentissement de l’activité économique au cours de l’année dernière, mais également l’orientation de près de la moitié de nos importations vers l’achat de biens de consommation.

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