Comment expliquez-vous la flambée des prix qui touchent pratiquement tous les produits alimentaires ?
Hadj Tahar Boulenouar président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) : Automatiquement quand il y a une demande urgente et forte sur un produit, des spéculateurs apparaissent et font flamber les prix. Et pour ne pas ouvrir la porte aux spéculateurs et leur permettre de profiter de la situation, il faut garder la consommation à un niveau normal. Il y a des citoyens qui ont dévalisé les supérettes et qui les ont vidées en un temps record et pour certains en deux heures de temps. Je connais quelqu’un qui a acheté 25 sacs de semoules alors que sa famille n’est composée que de 5 membres.
Mais les gens craignent des pénuries. Qu’en pensez-vous ?
J’ai lancé un appel et je le relance aujourd’hui pour dire que le stock des produits alimentaires est largement suffisant pour satisfaire les besoins d’ici fin 2020. Le réseau de distribution composé de marchés de gros, des marchés de proximité et de détails resteront ouverts quelle que soit la situation épidémiologique et l’évolution de la situation sanitaire. Je lance aussi un appel à nos concitoyens pour faire des achats considérés pour ne pas laisser l’opportunité aux spéculateurs de les saigner et d’augmenter les prix.
Donc vous promettez qu’il n’y aura pas de rupture de la distribution des produits alimentaires ?
Non, il n’y aura pas de rupture. L’ensemble des produits seront disponibles jusqu’à fin 2020 et pour certains jusqu’en 2021.
Comment expliquez-vous la non disponibilité de la semoule ?
Les détaillants de l’alimentation générale ne s’approvisionnent pas quotidiennement comme les marchants des fruits et légumes. Ils s’approvisionnement une à deux fois par semaine. Et dans le cas où ils épuisent leurs stocks, ils sont obligés d’attendre deux à trois jours avant de se réapprovisionner chez les grossistes. Mais, je peux vous dire qu’à partir de samedi ou au plus tard dimanche, la semoule sera disponible. Car au niveau des minoteries, au niveau de l’OAIC et des marchés de gros, la semoule est disponible et en quantité.
Beaucoup de commerçants ne respectent pas les conditions sanitaires en rapport avec le coronavirus. Pourquoi ?
Les commerçants sont un reflet de la société. Il y a des commerçants qui respectent les conditions d’hygiène et ce depuis le début de la pandémie, qui nettoient leur magasins avec de l’eau Javel avant l’ouverture, qui portent des bavettes et gants et gardent une distance de sécurité avec les citoyens, mais il y a d’autres qui sont récalcitrants. C’est à l’image de certains citoyens, lesquels quand ils prennent transports en commun s’agglutinent et se collent les uns aux autres sans distance de sécurité omettant le danger de l’infection. On doit lancer une campagne de sensibilisation, mais sa réussite dépend de la discipline de nos concitoyens.
Le ministre du Commerce a rassuré sur la disponibilité des produits mais les citoyens n’en tiennent pas compte puisqu’ils se ruent encore sur les magasins. Comment expliquez-vous le fait que l’appel du ministre demeure inaudible?
Parce que les citoyens étaient habitués aux mensonges des responsables. Beaucoup de promesses non tenues leurs ont été faites dans le passé, les citoyens sont échaudés. A titre d’exemple, je vous cite celui des citoyens auxquels, la promesse d’un logement a été faite mais non respectée 10 ans après. Donc, il y a une réelle perte de confiance des citoyens en leurs responsables. C’est pour cela qu’on essaye de multiplier les appels pour attester de la disponibilité des produits alimentaires.