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Cour d’Alger : quand Sellal lance ses « bombes atomiques »

Cour d’Alger : quand Sellal lance ses « bombes atomiques »

Le procès en appel de l’affaire Haddad qui se tient depuis hier, dimanche 11 octobre, à la Cour d’Alger, a vu Abdelmalek Sellal faire de surprenantes déclarations.

L’ancien Premier ministre n’a pas fait quelque fracassante révélation, mais il a tenu des propos qui ont laissé l’assistance perplexe : a-t-il poussé un peu loin son goût pour la plaisanterie ou commence-t-il à perdre la tête après plus de 16 mois de détention ?

Appelé à la barre, Sellal s’est défendu comme il l’avait fait lors du procès en première instance en juin, reprenant à peu près les mêmes propos, les larmes en moins.

À savoir qu’il a « bientôt 73 ans », qu’il a « servi le pays avec dévouement » et qu’il a été « récompensé » en l’envoyant « à el Harrach ». L’ancien Premier ministre a aussi réitéré qu’il n’avait fait « qu’exécuter le programme du président » et qu’il souhaitait mourir chez lui et non dans une cellule.

Puis place au sens de la réplique et de la plaisanterie légendaire de M. Sellal. Au principal accusé, Ali Haddad, jugé en visioconférence et qui se plaint à partir de sa cellule de la prison de Tazoult (Batna) de ne pas bien entendre ce qui se disait dans la salle d’audience, Sellal lance : « N’aie pas peur, ce n’est pas de toi que je parle ».

La réplique provoque l’hilarité de l’assistance, mais le meilleur est à venir. « Tout le monde me connait, je dis toujours ce que je pense. Même Obama me connaît », affirme-t-il. Il s’agit bien de Barack Obama, l’ancien président des États-Unis (2008-2016).

 « Un jour, raconte Sellal, alors que j’étais avec Barack Obama dans son bureau, il m’a proposé un verre de vin. J’ai refusé, mais lui ai dit que j’allais le boire s’il consentait à offrir à l’Algérie une bombe atomique. »

Sellal ne raconte pas la suite réservée à cette proposition. Il passe à autre chose. Il révèle avoir été infecté par le coronavirus et qu’il est guéri au bout de 15 jours.

En prison, il assure qu’il ne manque de rien. Enfin presque. Il lui manque, dit-il, la possibilité d’aller voter le 1er novembre prochain (au référendum sur la révision constitutionnelle). « Si on me laisse, je serais le premier à le faire », assure-t-il.

Abdelmalek est poursuivi dans cette affaire en compagnie du principal accusé, Ali Haddad, de l’autre ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia et huit anciens ministres et de nombreux autres accusés, dont des membres de la famille Haddad.

Ils sont accusés de malversations dans l’octroi d’importants marchés publics, dont des lignes de chemin de fer et de tramway, au groupe ETRHB/Haddad, en violation de la réglementation.

En première instance, le tribunal de Sidi M’hamed avait prononcé le 1er juillet dernier de lourdes peines : 18 ans pour Ali Haddad, 4 à huit ans pour quatre de ses frères, 12 ans pour Sellal et Ouyahia et entre 2 et 20 ans de prison pour les anciens ministres Mahdjoub Bedda, Youcef Yousfi, Boudjemaâ Talai, Abdelkader Kadi, Abdelghani Zaâlane, Amara Benyounès, Amar Ghoul et Abdeslam Bouchouareb (en fuite). Plusieurs de ces prévenus ont par ailleurs été condamnés à de lourdes peines dans d’autres affaires.

Lors de ce procès en appel, Ali Haddad et Ahmed Ouyahia sont jugés par visioconférence à partir respectivement des prisons de Tazoult-Lambèse (Batna) et de Abadla (Béchar), où ils avaient été transférés en août dernier au lendemain de révélations faisant état de l’engagement par Haddad d’un cabinet de lobbying américain.

 

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