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Covid-19 en Algérie : « L’immunité collective n’est pas atteinte »

Covid-19 en Algérie : « L’immunité collective n’est pas atteinte »

La campagne de vaccination contre la Covid-19 en Algérie est à la traîne plus de deux mois après son lancement officiel samedi 30 janvier.

Au total, l’Algérie a réceptionné jusqu’à présent 664.800 doses de différents vaccins : russe, chinois et d’AstraZeneca. Un chiffre dérisoire par rapport aux besoins estimés par le Comité scientifique à 40 millions d’unités pour vacciner 20 millions d’Algériens en 2021.

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Face au retard pris par cette campagne, les spécialistes multiplient les mises en garde. La dernière en date a été lancée ce mardi 13 avril par le Pr Kamel Senhadji, directeur de l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

« Je parle en tant que scientifique. Il n’y a pas pire que de vacciner à bas bruit parce que cela donne au virus le temps et l’opportunité de muter », a averti  le Pr Sanhadji qui appelle à accélérer le rythme de vaccination.

« Il n’y a pas pire que de vacciner à bas bruit »

Tout en regrettant l’insuffisance du nombre de doses réceptionnées par l’Algérie, le Pr Senhadji, qui s’exprimait dans un entretien à la Radio algérienne, met en garde la population qui a quasiment abandonné les mesures barrières de protection contre la Covid-19, notamment le port du masque.

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« L’immunité collective n’est pas atteinte », affirme le Pr Sanhadji, contredisant d’autres spécialistes et surtout le ministre de la Santé Abderrahamane Benbouzid qui s’est réjoui fin mars de la baisse du nombre de cas positifs quotidiens de Covid-19, évoquant, à cette occasion, une « immunité collective de la population ». 

Le professeur Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie, a soutenu également fin mars que l’immunité collective était « la seule explication scientifique » à la situation épidémiologique en Algérie.

Dans la foulée, le Pr Senhadji appelle les Algériens à continuer à respecter les gestes barrières : port du masque en dehors de la maison, lavage fréquent des mains et distanciation sociale et physique.

Pour le directeur de l’ANSS, « heureusement que la situation épidémiologique en Algérie reste modeste par rapport aux flambées constatées actuellement en Europe ».

En dépit du fait que l’Algérie se retrouve dans une situation épidémique confortable, le Pr Senhadji ne manque pas d’exprimer sa déception.

« Je suis déçu. Que de temps perdu pour l’Algérie. Il y a encore 20 ou 30 ans, on savait faire des petites choses concernant la vaccination mais on a perdu notre savoir-faire. La deuxième déception, c’est celle de la solidarité internationale et de l’engagement qui n’a pas été tenu sur le système Covax, qui commence à fonctionner depuis à peine une dizaine de jours », a-t-il dit.

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