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Covid-19 : un spécialiste compare la vague actuelle avec celle de l’été

Covid-19 : un spécialiste compare la vague actuelle avec celle de l’été

Pr Kamel Haïl, chef d’unité Covid-19 du CHU Mustapha

Le CHU Mustapha d’Alger enregistre une pression importante en termes de demandes en lits de réanimation, avec pour conséquence une augmentation du nombre de décès par la maladie à coronavirus Covid-19, indique le professeur Kamel Haïl, chef d’unité Covid-19 du CHU Mustapha, le plus grand d’Algérie.

« Depuis une quinzaine de jours, il existe une pression assez importante avec le nombre de malades que nous voyons tous les jours. La différence avec l’été, c’est qu’actuellement on se retrouve avec des cas beaucoup plus sérieux qui nécessitent plus souvent une hospitalisation avec la mise en place d’oxygène », fait savoir le professeur Haïl dans un entretien accordé à TSA.

« La pression qu’on ressent actuellement, c’est surtout sur les lits de réanimation », précise-t-il, soulignant qu’ « on arrive quand même à juguler puisqu’actuellement pratiquement tous les hôpitaux se sont mis à prendre des malades atteints de la Covid ».

« Depuis hier, on ressent qu’il y a peut-être un peu moins de pression par rapport à la semaine passée », ajoute-t-il.

Le professeur Kamel Haïl explique également que la plupart des patients reçus actuellement au CHU Mustapha sont « des cas vraiment sérieux qui nécessitent une prise en charge en réanimation », indiquant que « très souvent, ce sont des patients très âgés qui dépassent les 65 voire 70 ans » dont la plupart sont porteurs de « maladies associées comme le diabète, l’hypertension ou une cardiopathie ».

« Ça ne veut pas dire qu’on ne voit pas des jeunes, mais c’est vrai qu’on en voit moins par rapport aux personnes âgées. C’est dans cette catégorie de patients où malheureusement on voit le plus de victimes de cette maladie », déplore le chef d’unité Covid au CHU Mustapha.

Dans ce contexte, le professeur Haïl fait savoir que le nombre de décès causés par le coronavirus a « nettement augmenté » ces deux dernières semaines par rapport à ce qui était constaté précédemment au CHU.

« Le nombre de décès ces quinze derniers jours a nettement augmenté par rapport à ce qu’on voyait en été. On n’a pas arrêté de le dire, la Covid est une maladie très grave », rappelle le médecin, réitérant que « les décès qu’on voit sont surtout les personnes très âgées et porteurs de maladies associées ».

L’augmentation de cas de contamination n’a par ailleurs pas seulement touché la population, mais également le personnel soignant. « L’armée des blouses blanches n’a pas quitté le front depuis neuf mois. Nos troupes sont épuisées, saturées, dépassées. La plupart n’ont pas eu de congé parce qu’on ne s’est pas arrêté même l’été », rappelle le professeur Haïl.

« Plus on est exposé, plus on risque d’attraper la maladie. À Mustapha, on dénombre plus de 250 personnels soignants atteints de la Covid », indique en outre le chef d’unité Covid du CHU, qui « exhorte la population à se protéger. »

« Les moyens, tout le monde les connait. C’est la distanciation, c’est le port de la bavette systématique, c’est la stérilisation des mains… Ce sont des moyens qui sont simples que tout le monde peut faire et qui peuvent rapporter gros.», rappelle le professeur Kamel Haïl.

« Ça va protéger les personnes vulnérables, surtout que les contaminations sont au niveau familial », affirme le professeur. « Vous imaginez, vos parents qui sont tranquilles à la maison, vous êtes un jeune, vous ramenez la maladie à la maison et vous contaminez tout le monde. Les sujets âgés qu’on voit, et parfois qui décèdent, la plupart ont été contaminés par leurs enfants », signale-t-il.

« Il faut vraiment faire très attention pour protéger les siens », conclut le professeur Haïl.

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