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Covid-19 en Algérie : un spécialiste critique la campagne de vaccination

Covid-19 en Algérie : un spécialiste critique la campagne de vaccination

Le professeur Habib Douagui, président de la Société algérienne d’asthmologie, d’allergologie et d’immunologie clinique (Saaic), critiqué le « fléchissement » des mesures barrières qu’il affirme observer au sein de la population algérienne.

« On voit à travers le pays un fléchissement des mesures barrières. Je vais dire quelque chose qui ne va pas plaire, mais je le dis en tant que médecin loin de mes lectures politiques. Un des éléments les plus dangereux sont les réunions en masse des populations lors des manifestations », affirme le professeur Douagui dans un entretien accordé à TSA.

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 « Je ne fais pas de lecture politique »

« C’est le meilleur vecteur de dissémination du virus. Le virus ne peut pas trouver meilleur endroit pour se propager parce qu’il y a une proximité terrible de centaines de milliers de gens agglutinés les uns derrière les autres », estime le professeur. « Je ne fais pas de lecture politique. Je fais simplement une lecture sanitaire d’un professeur en médecine qui attire l’attention sur cette situation », précise-t-il.

Le professeur Habib Douagui a également relativisé la multiplication de variants du coronavirus en Algérie, estimant que ce qui l’inquiète, c’est « la diminution du respect des mesures barrières ».

« La multiplication des variants se fait de façon progressive. Il ne faut pas s’attendre à ce que toute la population soit atteinte par le variant brésilien, africain ou britannique pour s’alarmer. Il faut s’alarmer tout de suite, et la meilleure façon de s’alarmer tout de suite, c’est de dire attention, continuez à respecter les mesures barrières », soutient le professeur Douagui, chef du service allergologie au CHU de Beni Messous (Alger).

« Ce qui m’inquiète ce n’est pas le variant pour le moment. Ce qui m’inquiète en Algérie, c’est la diminution du respect des mesures barrières. C’est un élément qui va aggraver de la situation », souligne-t-il.

« Le rythme de vaccination est trop lent et doit s’accélérer »

Le professeur Douagui est par ailleurs revenu durant l’entretien sur la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Algérie, appelant les autorités à faire plus d’efforts pour accélérer son rythme.

« Le rythme de vaccination est trop lent et doit s’accélérer. Nous avons reçu 200 000 vaccins chinois, 50 000 AstraZeneca, 50 000 Spoutnik V. Nous allons recevoir par le programme Covax deux millions de vaccins avant la fin du premier trimestre. Ce qui est important, c’est de mettre en application cette vaccination avec une organisation un peu plus efficace et de multiplier à travers le territoire national cette campagne de vaccination », estime le professeur.

« J’insiste auprès de la population, surtout ceux qui sont âgés de plus de 60 ans, de se faire vacciner contre le Covid-19 parce que la vaccination a montré qu’il n’y a avait pas de formes graves avec la vaccination. Un des bénéfices de la vaccination, c’est que vous n’atterrissez pas en réanimation et aujourd’hui on meurt du Covid parce qu’on rentre en réanimation », souligne-t-il.

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