Plusieurs pays du continent européen ont débuté ce lundi leurs processus de « déconfinement », néologisme utilisé pour évoquer la levée progressive des restrictions imposées par les gouvernements aux populations dans l’objectif d’endiguer la pandémie du coronavirus Covid-19, ayant causé la mort de plus de 247 000 personnes sur plus de 3,5 millions de cas de contamination dans le monde.

En Espagne, le confinement extrêmement strict imposé dans le pays a été assoupli le 26 avril avec l’autorisation de sortir se promener une heure avec un adulte pour les enfants et, depuis samedi, avec l’autorisation pour les plus de 14 ans de faire du sport individuellement ou se promener sous conditions strictes.

Le processus devrait cependant s’assouplir encore plus ce lundi, rapporte le Huff Post français. Certains petits commerces comme les coiffeurs pourront en effet recevoir des clients individuellement sur rendez-vous. Les bars et restaurants auront quant à eux le droit de vendre à emporter, tandis que le masque sera obligatoire dans les transports.

[ Source : Google maps ]

Dans certaines petites îles des Baléares et des Canaries, la plupart des magasins, les musées et les terrasses des bars et restaurants seront pour leur part autorisés à ouvrir à nouveau avec des capacités limitées, de même que les hôtels sous conditions. L’autorisation devrait s’étendre au reste du pays à partir du 11 mai.

Les cinémas et théâtres devraient rouvrir deux semaines plus tard. Néanmoins, les écoles demeureront fermées en Espagne jusqu’en septembre, tandis que les Espagnols ne seront pas autorisés à se déplacer hors de leur province et ce jusqu’à la fin du déconfinement.

En Italie, où le travail a commencé à reprendre dans certains secteurs (bâtiment, automobile, luxe…) depuis le 27 avril, les habitants pourront à partir de ce lundi rendre visite à leurs familles et se réunir en nombre limité. Les parcs doivent également rouvrir, avec maintien de la distanciation sociale, tandis que les entraînements individuels pour tous les sports pourront aussi reprendre.

Les bars et restaurants auront également dès ce lundi le droit de vendre à emporter, mais leur réouverture complète devra attendre le 1er juin prochain, tout comme celle des salons de beauté ou de coiffure. Le 18 mai, tous les commerces de détail pourront rouvrir, ainsi que les musées, lieux culturels et bibliothèques. Néanmoins, les écoles resteront fermées jusqu’en septembre. Les déplacements continueront cependant d’être restreints à l’intérieur de la commune de résidence et liés aux seules exigences de travail et de santé.

En Allemagne, où la plupart des magasins de moins de 800 mètres carrés ont rouvert le 20 avril, les écoles vont progressivement ouvrir à nouveau dans certains Lander à partir de ce lundi, à l’image de la Sarre, Saxe-Anhalt ou Brême. Les coiffeurs vont également rouvrir, de même que les lieux de cultes, musées, mémoriaux, zoos, aires de jeu le pourront aussi ou l’ont déjà fait.

Les lieux culturels, les bars et restaurants (sauf pour les livraisons), les aires de jeu, les terrains de sports, demeureront cependant fermés. Les grands rassemblements resteront quant à eux interdits au moins jusqu’au 31 août, tandis que le masque sera progressivement obligatoire dans les transports et les magasins.

En Grèce, près de 10% des commerces fermés vont pouvoir rouvrir à partir de ce lundi. Il s’agit notamment des librairies, salons de coiffure et de beauté, magasins d’électronique et d’articles de sport, jardineries. Tous autres magasins pourront quant à eux rouvrir à partir du 11 mai, à l’exception des centres commerciaux qui resteront fermés jusqu’au 1er juin.

Au Portugal, les librairies et les concessionnaires automobiles ont été autorisés à ouvrir à nouveau à partir de ce lundi. Le commerce local, dont la superficie n’excède pas 200 m² et donnant sur la rue, va pouvoir également rouvrir, avec port de masque obligatoire. Les salons de coiffure et d’esthétique le pourront aussi rouvrir dès ce lundi, uniquement sur rendez-vous.

Les sports individuels en plein air sont à nouveau autorisés à partir de ce lundi. Certains services publics, tels que les centres d’impôts, vont aussi ouvrir à nouveau sur rendez-vous, avec port du masque obligatoire. Masque qui sera également obligatoire dans les transports en commun. Les lycées, musées, galeries d’art, restaurants et cafés rouvriront quant à eux le 18 mai. Les théâtres et les cinémas devront cependant attendre 1er juin, avec des règles strictes de distanciation sociale.

En Belgique, les entreprises n’accueillant pas de public verront revenir leurs employés à partir de ce lundi, tandis que le port du masque deviendra dès aujourd’hui obligatoire dans les transports en commun. La plupart des commerces rouvriront à partir du lundi 11 mai, avec pour condition l’obligation de respecter les mesures de distanciation sociale. Certaines classes doivent par ailleurs rouvrir le 18 mai, avec un maximum de 10 élèves par classe, tandis que la réouverture progressive des restaurants se fera à compter du 8 juin au plus tôt.

En Pologne, le gouvernement a annoncé l’ouverture à partir de ce lundi des hôtels, des centres commerciaux ainsi que d’une partie des institutions culturelles, dont des bibliothèques et certains musées. Les crèches et jardins d’enfants pourront quant à eux rouvrir à dès mercredi, mais les autorités locales dont ils dépendent ont annoncé que la plupart d’entre eux resteront fermés.

Hors d’Europe

En dehors d’Europe, en Tunisie, le processus de « déconfinement » doit être progressivement levé à partir de ce lundi, rapporte 20minutes. Cependant, les mesures concernant la levée progressive du confinement ont provoqué un tollé à cause d’une clause qui imposait aux « mères d’enfants de moins de 15 ans » de rester à domicile.

En effet, dans un décret paru dans la nuit de samedi à dimanche au Journal officiel, le gouvernement tunisien prévoit que certaines personnes continuent de se voir imposées le confinement. Il s’agit des « retraités de plus de 65 ans », des personnes atteintes de maladies chroniques ainsi que des femmes enceintes et « les mères dont l’âge des enfants ne dépasse pas 15 ans », la mesure pour les enfants eux-mêmes n’est pas précisée.

La mesure liberticide pour les mères a sans surprise provoqué un tollé. « Cette exception outrageante traduit la vision machiste et patriarcale des rôles et des attributs sociaux de sexe qui fait porter aux seules femmes la responsabilité des enfants », ont déploré dimanche de nombreuses associations de défense des droits des femmes dans un communiqué commun, rappelant que l’égalité était inscrite dans la Constitution tunisienne adoptée en 2014.

Face à la polémique, le gouvernement tunisien n’a pas tardé à rétropédaler. Évoquant une « erreur dans la rédaction finale du texte », il a affirmé que celui-ci sera amendé et une nouvelle version publiée au Journal officiel.