search-form-close
Diplomatie d’Etat ou diplomatie du régime ?

Diplomatie d’Etat ou diplomatie du régime ?

Tribune. La révolution pacifique et vertueuse que mène le vaillant peuple algérien depuis le 22 février a libéré la parole et c’est ainsi que l’on apprend chaque jour un peu plus sur le clan présidentiel et sa gestion clientéliste et intéressée de l’appareil diplomatique du pays.

Le portrait de l’actuel ambassadeur d’Algérie à Paris, Abdelkader Mesdoua, timidement dévoilé par quelques plumes téméraires lors de sa désignation à ce poste indu, alors que son itinéraire professionnel, somme toute médiocre, ne le destinait nullement à occuper la prestigieuse et importante ambassade d’Algérie à Paris, a été démasqué par l’interview pitoyable sur Cnews, dont TSA avait rendu compte en son temps.

La sortie de Mesdoua est symptomatique de l’instrumentalisation de l’appareil diplomatique par le clan présidentiel, puisque cet Ambassadeur dont toute la carrière est portée par le nom de famille de son épouse, la bien née Zerhouni, a eu le culot de le distinguer de tous ses pairs, pour soutenir non seulement que Bouteflika avait tout son esprit de vingt ans (sic) mais qu’il était « populaire et qu’il est « convaincu que le Président sera réélu » !

Aucun autre ambassadeur n’est monté au créneau pour soutenir ou défendre de telles inepties pour la simple et bonne raison que la diplomatie est au service exclusif des intérêts supérieurs de l’Etat et de la Nation et que dans le cadre des élections l’administration diplomatique et consulaire se doit absolument d’être neutre et impartiale et non pas d’être au service un candidat dont on présume déjà comme le fait, avec une coupable légèreté M. Mesdoua, de sa victoire certaine.

L’on se souvient que l’intéressé était directeur général du protocole (une promotion météorique), lors de l’attentat qui a visé la représentation des Nations Unies à Hydra, le 11 décembre 2007 qui a coûté la vie à 17 employés de l’ONU. Aussitôt, Il a été exfiltré par ses parrains au poste d’Ambassadeur à Belgrade pour le mettre à l’abri et pour l’absoudre de ses graves fautes professionnelles puisqu’il n’avait pas jugé utile de réagir aux alertes émises a plusieurs reprises la mission des nations unies à Alger. Tout autre autre cadre du ministère qui aurait failli de la sorte a sa mission et à ses responsabilités aurait été radié sur place, et aurait fait peut-être même l’objet de poursuites judiciaires.

Sur la butte des Annassers, l’on s’interroge encore comment son épouse, Mesdoua Amina, née Zerhouni, du côté de son père et Rahal du côté de sa mère, était employée, près de sept ans, par Qatar Foundation, une ONG crée par chez Cheikha Mouza, Épouse de l’ancien Emir du Qatar Cheikh Hamed ben Khalifa Al Thani, et mère de l’actuel Émir, alors que son mari était ambassadeur à Belgrade, et elle se retrouve à son retour de Doha en 2015, catapultée Directrice Générale de l’Institut Diplomatique et des Relations Internationales.

Cela est non seulement en contradiction avec le règlement du MAE qui impose aux fonctionnaires mariés de rejoindre leurs conjoints, affectés à l’étranger, mais suscitent également des interrogations sur les motivations de cette organisation étrangère, instrument de la politique extérieure du Qatar, de s’offrir les services d’une fonctionnaire algérienne, épouse de surcroît d’un ambassadeur en exercice.

Comment cela est-il possible ? Les diplomates du MAE, vous lancent, d’un air désabusé : il faut poser la question « à côté », terme désignant dans leur jargon, la Présidence.

La discussion revient sur le comportement de Mesdoua lorsqu’il exerçait au niveau du cabinet de Messahel. Dépassant ses attributions, il s’était imposé par sa proximité avec le Ministre comme le passage obligé pour tout contact avec celui-ci, et la source d’inspiration de toutes ses décisions, à tel point que ses collègues lui avaient attribué, par moquerie, le titre de vice-ministre.

Nous savons, par ailleurs, qu’il a été le maître d’œuvre de la construction d’une nouvelle ambassade à Belgrade. Celle-ci, nous assure ton ne répond ni à une conception architecturale puisée dans notre patrimoine, ni aux normes de sécurité́ et de fonctionnalité́ qu’exige une telle institution. Elle est le fruit des fantasmes personnels -et sûrement coûteux- de Mesdoua, que la hiérarchie n’a pas été en mesure de lui refuser.

Des projets de réalisation de chambres frigorifiques ont été attribués, sur la base du gré à gré, a un de ses « amis » serbes. Frigomedit (filiale de SGP Proda) et ITN ( Société serbe) ont signe le 13/02/2012 un accord de partenariat 49/51 pour créer une société mixte ( SALSEF) chargée de la réalisations de 9 plateformes frigorifiques reparties sur 7 wilayas. À ce jour seuls 3 projets ont été lancés mais ils sont bloqués depuis 2014 en raison de divergences entre les deux partenaires et la mauvaise volonté du serbe qui refuse de participer au Conseil d’administration, que le partenaire algérien voudrait réunir pour trouver une solution.

Enfin , ces mêmes cadres du MAE qui attendent toujours un hypothétique mouvement diplomatique, et dont les langues se délient accusent cet Ambassadeur qui est plus un super consul (il ne s’occupe que du consulaire « comme le disent des officiels français ») d’avoir gravement contribué a la sérieuse dégradation des relations avec la France car il est à l’origine de la crispation au sujet de la garde statique autour de la résidence à Neuilly et auprès de l’Ambassade, place Monceau, tout comme il a relayé fortement auprès du Ministre Messahel le point de vue erroné de l’actuel porte-parole du MAE qui a chargé le directeur de l’agence AFP à Alger, en poussant à son départ, suscitant ainsi une nouvelle affaire irritante entre les deux pays.


A. C, cadre a l’administration centrale du MAE


Important : Les tribunes publiées sur TSA ont pour but de permettre aux lecteurs de participer au débat. Elles ne reflètent pas la position de la rédaction de notre média.

  • Les derniers articles

close