search-form-close
Économie algérienne : le FMI dévoile ses recommandations pour 2025

Économie algérienne : le FMI dévoile ses recommandations pour 2025

Par Kristina Blokhin / Adobe Stock
Le siège du FMI.

La mission du Fonds Monétaire International (FMI), qui a séjourné en Algérie du 16 au 30 juin pour mener les consultations de 2025 avec les autorités algériennes au titre de l’Article IV, a dévoilé à l’issue de la mission son appréciation qui est globalement positive des perspectives de l’évolution de l’économie algérienne, malgré le recul de certains indicateurs clés.

S’agissant des indicateurs, Charalambos Tsangarides, qui a dirigé la mission, a indiqué dans une déclaration publique ce lundi 30 juin, que l’activité économique a reculé, passant de 4,1 % en 2023 à 3,6 % en 2024, à cause principalement des baisses de production décidées par les pays de l’OPEP+ qui ont pesé sur le secteur des hydrocarbures, l’un des principaux moteurs de l’économie algérienne.

Algérie : des réserves de change de 67,8 milliards de dollars

L’activité hors hydrocarbures est, en revanche, « restée dynamique », avec une croissance de 4,2 %, a indiqué le chef de la mission du FMI. Sous l’effet d’une baisse de la production d’hydrocarbures et des prix du gaz, le solde courant est devenu déficitaire en 2024, a-t-il noté, soulignant toutefois que les réserves de change sont restées « conséquentes », à 67,8 milliards de dollars, l’équivalent de 14 mois d’importations.

Le point positif est la forte baisse de l’inflation qui est passée de 9,3 % en 2023 à 4 % en 2024.

Charalambos Tsangarides a noté par ailleurs qu’en 2024, le déficit budgétaire s’est considérablement creusé pour atteindre 13,9 % du PIB. Le déficit est entraîné par la baisse des recettes d’hydrocarbures, la hausse des salaires et des dépenses d’investissement. Il devrait rester élevé en 2025. Néanmoins, il a estimé que la politique monétaire est restée « accommodante » au premier semestre de 2025.

Économie algérienne : ce que recommande le FMI

S’agissant des perspectives à court terme de l’économie algérienne, la mission du FMI estime qu’elles restent « globalement positives » malgré l’incertitude à l’échelle mondiale. À moyen terme, elles « s’amélioreraient » à condition que les réformes de diversification de l’économie soient soutenues et que le Plan d’action du gouvernement ainsi que des réformes structurelles soient mises en œuvre.

Le chef de la mission du FMI a salué plusieurs progrès et décisions des autorités algériennes, citant les efforts pour diversifier l’économie et améliorer le climat des affaires afin de stimuler l’investissement privé. La mission encourage la poursuite de ces réformes, mais déconseille l’application généralisée d’incitations fiscales afin d’éviter des pertes de recettes.

Il a aussi salué les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la loi organique budgétaire de 2018, « qui devrait améliorer la transparence et renforcer la responsabilité dans l’exécution budgétaire », et la création au sein du ministère des Finances d’une unité chargée de superviser les entreprises publiques.

Les autorités algériennes sont également félicitées pour la poursuite de la mise en œuvre de la loi monétaire et bancaire de 2023, l’amélioration de la gestion de la liquidité et le renforcement des capacités en matière de prévision macroéconomique et d’analyse des politiques.

Le FMI préconise une flexibilité du taux de change

Parmi ses recommandations, la mission du FMI a estimé « urgent » de mettre en place un « ajustement budgétaire progressif » afin de renforcer la résilience budgétaire. La politique monétaire de l’Algérie doit rester « axée sur la stabilité des prix », indique la mission qui préconise, en outre, plus de flexibilité du taux de change dans le but de renforcer « la capacité de l’économie à absorber les chocs extérieurs, y compris ceux liés aux cours des hydrocarbures ».

La mission du FMI a, par ailleurs, jugé « essentielles » la consolidation des cadres institutionnels et la poursuite des réformes visant à renforcer la résilience budgétaire, à diversifier l’économie et à promouvoir l’investissement privé, et ce, afin de « stimuler la croissance et créer des emplois à moyen terme ».

SUR LE MÊME SUJET :

L’Algérie, 2ᵉ meilleure croissance économique dans la région Mena en 2024, selon le FMI

  • Les derniers articles

close