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Éducation nationale : dialogue de sourds entre les syndicats et le ministère

Éducation nationale : dialogue de sourds entre les syndicats et le ministère

Dans le secteur de l’Éducation nationale, c’est vraiment la bouteille à l’encre. Des syndicats qui campent sur leurs revendications, d’un côté, un ministère qui fait la sourde oreille de l’autre, et au milieu un secteur qui attend sans grande conviction que les deux parties se mettent de  »bonne foi’ autour de la table et discutent franchement des problèmes et de leurs solutions.

D’autant qu’au niveau syndical, les interrogations se posent avec insistance sur le silence du ministère, qui n’a pas réagi à l’annonce d’une seconde grève de deux jours l’intersyndicale (Satef, Cnapeste, Snapest, UNPEF, Cela et SNTE) pour les 26 et 27 février prochain.

 »C’est le silence radio total », a déclaré à TSA ce mardi le coordinateur du Satef Boualem Amoura. Interrogé si le ministère a réagi ou contacté les syndicats depuis qu’ils ont annoncé l’organisation de cette grève, après celle du 21 janvier dernier, il a répondu :  »nous n’avons rien reçu, aucun contact, même officieusement, alors que d’habitude, ils nous appellent même pour la forme. Là, rien ».

M. Amoura a souligné cependant, que les syndicats, vont « poursuivre leur agenda ». « On va continuer », a-t-il dit avant de relever, concernant les déclarations de la ministre du secteur Nouria Benghebrit sur son ouverture au dialogue que  » sur le terrain, on ne voit rien du tout, où est le dialogue dont elle parle ?  ».

En fait, il semblerait que l’intersyndicale est bien décidée à aller jusqu’au bout dans son bras de fer avec le ministère. Le coordinateur et porte-parole du Cnapest Messaoud Boudiba avait déclaré lundi au forum du journal  »Le Courrier » que  »le ministère veut pousser les syndicalistes à radicaliser leur protestation », avant de s’interroger :  »alors, pourquoi on ne cherche pas à régler les problèmes posés ?  ».

Les syndicats membres de l’intersyndicale ont décidé d’organiser une seconde grève nationale suivie de sit-in régionaux après qu’ils aient constaté des  »dépassements du ministère quant au travail mené par la commission mixte relatif à la réforme du statut particulier en n’associant pas les syndicats à ce projet’’.

Dialogue de sourds

À cela, se sont ajoutés d’autres griefs, dont le contenu des PV qui ont été transmis aux syndicats par la tutelle après la tenue du premier round de discussions, début janvier dernier, entre les représentants du ministère et tous les syndicats du secteur, y compris l’association des parents d’élèves.

De son côté, la ministre en charge du secteur avait au mois de janvier dernier, juste avant l’entame des rencontres avec les syndicats et après l’annonce de la grève du 21 janvier dernier, relevé  »des désaccords entre les syndicats. »

Elle a expliqué dans une intervention à la chaîne 3 que  »sur les autres points, notamment celui du statut particulier, nous leur avons dit qu’il y a une commission du ministère qui travaille avec la fonction publique », avant de préciser que  »nous avons mis en place une commission du statut particulier ».

En outre, et à l’intention des syndicats, elle a rappelé :  »nous avons adopté la stratégie de discuter dans le calme plusieurs dossiers, dont le statut particulier de 2012. Nous sommes à la fin de ce débat, mais les syndicats ne sont pas tous d’accords, car il y a des désaccords entre les syndicats ».

D’autre part et sur le dossier chaud des œuvres sociales, Mme Benghebrit a clarifié les choses : « ’il n’y a pas un consensus autour de ce dossier, et s’il a tardé, ce n’est pas de la responsabilité de l’administration ».

Pour elle, « on doit revoir le problème et voir les points sur lesquels on est d’accord et ceux sur lesquels on ne l’est pas. Mais, ce qui est important, est qu’il doit y avoir de la franchise ».

Bref, chaque partie campe sur des positions, ce qui explique cette difficulté de ramener le calme et la sérénité au sein de l’école algérienne.

Globalement, les revendications de l’intersyndicale ont trait notamment à la révision du statut particulier, la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d’âge », l’abrogation définitive de l’article 87 bis (de la loi de finances de 2015) et la création d’une prime spécifique aux corps communs et ouvriers qualifiés, outre la revalorisation des salaires et l’application immédiate du décret présidentiel 266/14, qui permet le classement des enseignants détenteurs de licences ou de DEUA dans la catégorie 12 de la grille indiciaire des salaires au lieu de la 11 actuellement. Ce décret n’a pas été appliqué alors qu’il date de septembre 2014. Ainsi que la fin des entraves aux libertés syndicales.

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