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Elle a procuré de la joie à tout le pays : la vraie JSK est de retour

Elle a procuré de la joie à tout le pays : la vraie JSK est de retour

La JS Kabylie s’est brillamment qualifiée dimanche soir pour la finale de la Coupe de la CAF 2021 en battant nettement les Camerounais de Coton Sport par 3 buts à zéro.

Le 10 juillet prochain à Cotonou (Bénin), le club phare de la Kabylie et de l’Algérie disputera face aux Marocains du Raja de Casablanca sa septième finale d’une grande compétition internationale et tentera d’arracher son septième titre africain, sachant qu’il a remporté toutes les finales qu’il a déjà jouées. Rares sont les clubs africains qui ont réussi une telle prouesse.

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Le palmarès de la JSK est éloquent tant au niveau local que continental, faisant d’elle le patron incontesté du football algérien. Elle sait toujours renaître de ses cendres après des périodes de crise et de doute, parfois longues. Comme celle qu’elle vient de traverser pendant la dernière décennie. Cela fait en effet dix ans que le club n’a pas remporté le moindre titre, le dernier en date étant la Coupe d’Algérie remportée en 2011 face à l’USM El Harrach.

Pour un club habitué aux consécrations, la disette a trop duré, mais ses supporters ont de bonnes raisons de croire qu’elle prendra fin dès cette année. L’équipe est en effet qualifiée pour deux finales, celle de la Coupe de la Ligue qu’elle disputera face au NC Magra et cette finale africaine qu’elle vient d’arracher haut la main.

Il était temps que la JSK revienne au-devant de la scène. Pendant sa longue éclipse, l’Algérie n’a pas trop brillé par ses clubs sur la scène internationale, si l’on excepte la Ligue des champions remportée en 2015 par l’Entente de Sétif, l’autre club qui sait procurer de la joie pour le pays.

A propos de joie, la JSK en a déjà énormément donné à son public et à toute l’Algérie par le parcours réalisé jusque-là en Coupe d’Afrique. Les scènes de liesses dans les alentours du stade du 5-Juillet d’Alger, qui a abrité la demi-finale retour, se sont multipliées avant et après le match.

Partout, notamment dans les villes et localités de Kabylie, la nuit a été longue après la nette victoire face aux Camerounais. Ce n’est pas seulement la qualification en finale que les supporters ont fêtée, mais aussi le retour de la grande JSK, celle qui sait donner de la joie à son public et à tout le pays dans les moments difficiles.

Gardienne des valeurs ancestrales

Et c’est précisément le cas avec la prouesse réalisée dimanche soir. Elle survient au moment où on ne peut pas dire que le moral est au top pour les Algériens qui font face quotidiennement aux retombées de la double crise politique et économique.

Dans une conjoncture de tensions et d’angoisses, la JSK a pu faire sortir le public dans la rue, même en dehors de la Kabylie. Comme elle l’a fait par le passé dans des moments tout aussi difficiles, en 1995 avec la Coupe des coupes remportée alors que le pays était ensanglanté par le terrorisme, les trois coupes de la CAF gagnées au début des années 2000 en plein Printemps noir de Kabylie.

Le parcours de cette année a un goût très spécial car il survient au moment où personne ne l’attendait. En début de saison, on a prophétisé la descente du club en division inférieure, tant ses moyens financiers  étaient limités et ses joueurs considérés comme de « seconde zone ».

La JSK a en effet l’un des effectifs les moins cotés et les moins payés du championnat au moment où certains clubs, sponsorisés avec de l’argent public via des sociétés étatiques, dépensent des dizaines de milliards dans le recrutement et autant en salaires pendant la saison.

C’est aussi ça la JSK, un club de défis et de valeurs. Dans les moments les plus sombres de la saison, ses dirigeants ont fait appel à une valeur ancestrale, la solidarité et l’entraide, et les supporters n’ont pas hésité à apporter leur contribution pour permettre au club d’atténuer la crise.

La JSK n’a pas fait face qu’à des difficultés financières. Sa direction a aussi subi de nombreuses attaques tout au long de la saison. Une partie des actionnaires a même procédé à la destitution du président Chérif Mellal qui a pu toutefois compter sur le soutien des supporters, toujours eux.

Mellal a gagné en popularité par l’amélioration des résultats de l’équipe, les changements qu’il a apportés dans le fonctionnement du club et surtout la réhabilitation de la fonction de la JSK comme porte-flambeau de l’amazighité et gardienne des valeurs de la Kabylie.

L’hommage rendu à Matoub Lounès à l’occasion de la finale ou les maillots des joueurs floqués en alphabet amazigh (tifinagh), ça, les supporters ne pouvaient qu’apprécier. Ce qui leur fait dire que le résultat de la finale du 10 juillet importe peu. La vraie JSK est de retour et c’est là l’essentiel.

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