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En difficulté, les hôtels publics se préparent à la perspective d’une privatisation

En difficulté, les hôtels publics se préparent à la perspective d’une privatisation

NEWPRESS

Lazhar Bounafaa, Président-directeur général (PDG) du groupe public Hotellerie Tourisme Thermalisme (HTT), n’a pas écarté, lundi soir à l’hôtel El Aurassi à Alger, la possibilité d’aller vers la privatisation d’hôtels appartenant à l’État. Même s’il a refusé de répondre directement à la question,

M. Bounafaa a estimé qu’il faut se préparer « à toute décision du CPE (Conseil des participations de l’État) concernant le devenir des entreprises publiques économiques ». « Nous sommes prêts à accueillir toute décision qui va dans l’intérêt du tourisme national. Toute décision efficace », a-t-il déclaré en marge d’une cérémonie de signature des contrats de performance des PDG et DG des filiales du groupe.

Lazhar Bounafaa est favorable au partenariat public-privé (PPP), défendu par le gouvernement Ahmed Ouyahia et le Forum des chefs d’entreprises (FCE) de Ali Haddad. « Nous avons tant rêvé de ce partenariat. Nous allons avec un grand plaisir vers les 3P pour travailler avec le privé national et les compétences nationales », a-t-il dit. Selon lui, les entreprises qui relèvent de HTT se débattent actuellement dans des difficultés multiformes de nature à la fois stratégique, financière, opérationnelle, commerciale, humaine et technique.

« Un état des lieux établi fait ressortir les paramètres suivants : fort endettement, situation financière déstructurée avec certaines filiales au bord de la faillite, management archaïque loin des réalités managériales des structures touristiques d’aujourd’hui, ressources humaines à la fois pléthorique et insuffisamment formée, informée et impliquée, qualité des services loin des standards internationaux à l’exception des trois établissements : El Aurassi, Sofitel et Mercure. Les équipements et infrastructures sont vétustes et inadaptés aux attentes du marché et des touristes », a-t-il détaillé, lors d’une brève allocution devant les PDG et les présidents des Conseils d’administration des filiales du groupe.

Plaidoyer pour « le contrat de performance »

Étaient notamment présents les responsables de la chaîne El Aurassi, de la chaîne El Djazair, de l’EGT Tipaza, de l’EGT Tlemcen, de l’EGT Biskra, de l’EGT Ghardaia, de l’EGT Tamanrasset et de l’EGT Ouest, l’EGT Est et de l’EGT Hamam Righa venus signer les contrats de performance.

« Le contrat de performance va nous permettre de nous positionner en tant que professionnels dans un marché qui ne cesse de s’agrandir. À l’heure actuelle, le secteur est en train de se construire, passer de 110.000 lits à 210.000 lits en 2021, est un point important. Nous estimons qu’avec 43.000 lits, nous avons une part non négligeable du marché », a expliqué le PDG de l’HTT.

Il a indiqué que le contrat de performance permettra aux gestionnaires d’avoir un guide, une autorité et une orientation pour pouvoir passer d’une étape à une autre. « C’est une voie et un tableau de bord managérial. Aujourd’hui, après une modernisation et un investissement assez importants, nous devons préparer la nouvelle étape pour qu’on puisse réellement évaluer nos capacités dans le secteur du tourisme. Le contrat de performance n’est pas un outil de contrôle ni de surveillance des gestionnaires. Il s’agit d’un exercice. Il faut savoir que le contrat de performance est une résolution du CPE (Conseil des Participations de l’État) », a souligné Lazhar Bounafaa.

Le PDG de HTT a invité toutes les filiales à rompre avec les anciens schémas managériaux et « à changer leur modèle de gestion compte tenu de l’environnement économique actuel ».

100 milliards de dinars pour la réhabilitation des hôtels

Il a rappelé que le tourisme est un secteur créateur d’emplois et « porteur de modernité pour l’économie nationale ». « Il est une source d’activité additionnelle pour tous les secteurs : transport, agroalimentaire, artisanat, industrie manufacturière et culture », a-t-il appuyé.

Selon lui, l’opération de réhabilitation des hôtels publics se terminera en 2021. « Il y a quelques retards en raisons des études quelque peu compliquée. Réhabiliter une bâtisse n’est pas comme la construire. Il faut renforcer le béton. Nous avons des hôtels en Algérie dont l’âge a dépassé 100 ans. Nous devons conserver ce patrimoine national. Nous avons fixé le délai à fin janvier 2018 pour que tous les travaux de réhabilitation soient lancés. L’opération, qui est couverte par des crédits bancaires, va coûter entre 80 et 100 milliards de dinars. Nous serons également des investisseurs comme les privés », a détaillé Lazhar Bounafaa.

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