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Enseignante humiliée par le wali d’Oran : « C’est une grave dérive »

Enseignante humiliée par le wali d’Oran : « C’est une grave dérive »

La rentrée scolaire en Algérie qui s’est déroulée hier mercredi a été marquée par une grosse polémique, après un échange entre le wali d’Oran et une enseignante sur la vétusté des pupitres d’une école primaire.

L’incident qui a eu lieu hier mercredi au premier jour de la rentrée scolaire du cycle primaire à l’école Benzerdjeb d’Oran, continue de faire des vagues.

L’attitude du wali d’Oran envers une enseignante de l’école primaire Benzerdjeb, située dans le centre-ville, est vécue par la communauté éducative comme « un mépris » et « une déconsidération du métier d’enseignant ».

Au lendemain de l’incident, les syndicats de l’Éducation sont consternés par le comportement « insultant » du wali envers l’enseignante et exigent des excuses publiques de la part du premier responsable de la wilaya d’Oran.

D’autres appellent carrément le chef de l’État à relever le responsable de ses fonctions. « Le wali a eu une attitude hautaine et méprisante envers l’enseignante qui lui exposait les problèmes dans cette école. Nous tenons à condamner cet agissement de la part du premier responsable de la wilaya. Nous demandons réparation et des excuses », affirme Bachir Kiouas, membre de la Coordination des enseignants du primaire qualifiant l’attitude du wali de « méprisante ».

Le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, apporte son « soutien » à l’enseignante de l’école Benzerdjeb d’Oran et « condamne le comportement du wali d’Oran et demande au président de la République de le relever de ses fonctions ».

« Au Satef, on se demande ce que faisait ce wali pendant tout le confinement pour veiller à la propreté et la disponibilité de tous les moyens avant la rentrée qui était déjà prévue pour le 4 octobre passé ? », s’interroge M. Amoura.

Le syndicaliste précise que l’école de Benzerdjeb n’est pas un cas isolé en Algérie. « Les écoles sont 89% dans le même état », atteste-t-il. Pour le SG du Satef, l’état des écoles prouve que « les responsables n’ont pas donné d’importance au savoir ».

Le même sentiment de colère est palpable chez le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique élargi (Cnapest-E) qui compte aussi des enseignants du primaire.

« Nous avons fait part de notre indignation par rapport à la réaction du wali et le fait qu’il ait mal agi avec l’enseignante », affirme Messaoud Boudiba, coordinateur national du Cnapest-E qui qualifie l’incident « de grave dérive ».

« En sa qualité de responsable exécutif, il est du devoir du wali d’écouter les doléances soulevées et de veiller à leur trouver des solutions », juge Boudiba. « Nous n’avons pas vu le wali interagir avec ce que l’enseignante lui exposait comme doléances. Il a plutôt réagi avec le fait que l’enseignante eut évoqué que les tables de l’école dataient de l’époque coloniale. En agissant comme il l’a fait, c’est comme s’il prenait sa revanche sur le colonialisme », analyse M. Boudiba.

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