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Essaims d’oiseaux dans le ciel d’Alger : pourquoi ils volent en groupe ?

Essaims d’oiseaux dans le ciel d’Alger : pourquoi ils volent en groupe ?

Les Algérois profitent, ces jours-ci, d’un spectacle impressionnant : de fabuleux ballets aériens d’oiseaux. Les essaims d’oiseaux ont été aperçus aussi à Bouira et à d’autres villes algériennes. D’où viennent ces oiseaux ? Pourquoi volent-ils en groupes et pour quelles raisons synchronisent-ils leur vol ?

Voici les explications du Dr Nechat, vétérinaire passionné d’ornithologie. « À vrai dire, ces nuées d’oiseaux sont courants entre le mois de septembre et décembre. Ces derniers jours, des centaines, voire des milliers d’oiseaux volent ensemble, en parfaite symbiose, sans jamais se percuter. On appelle cela des murmurations », explique d’emblée ce vétérinaire.

En Algérie, ces vols synchronisés sont surtout le « fait de l’étourneau sansonnet (Azarzour) que l’on voit arriver à chaque début d’hiver », poursuit-il.

Et d’ajouter : « L’étourneau sansonnet vit dans tous les continents, notamment dans le pourtour méditerranéen. Certaines populations effectuent une migration annuelle au printemps et en automne. En automne, la migration des populations nord-européennes se fait en direction de l’Afrique du Nord ».

Les étourneaux sansonnet se « déplacent en groupe pour se protéger des attaques des oiseaux de proie, comme les éperviers. Lorsqu’ils pressentent un danger, les étourneaux vont s’envoler ensemble pour former une masse relativement compacte et difficilement attaquable. Ils peuvent s’adapter pour voler en fonction du prédateur qui les menace », souligne Dr Nechat.

Ces oiseaux adaptent leur mouvement en fonction de la menace et du type de prédateur.

« Si c’est un épervier, les étourneaux sansonnets vont voler très haut au-dessus de lui en formant une boule. Si le prédateur est un faucon, ils iront alors tous se poser au sol en même temps », précise ce scientifique.

Autres explications de ce passionné d’ornithologie : « À l’intérieur de cette nuée, les oiseaux fonctionnent ensemble comme un seul organisme : ils changent de direction, rebroussent chemin ou encore ils ondulent. Chaque oiseau réagit aux mouvements de ses voisins pendant le vol. Aucun leader ne dirige l’essaim ».

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Diversité ornithologique

Pour le Dr Nechat, l’Algérie compte une « diversité d’oiseaux à l’image du moineau et le chardonneret et elle est visitée par des oiseaux migrateurs comme la cigogne blanche et la mouette. Parmi les autres oiseaux sauvages, on peut aussi citer le moineau (Izaouèche), la grive musicienne (Amergou), le chardonneret (Maknine), la merle noir, le rouge-gorge (Aazzi) et plusieurs espèces d’oiseaux colombidés à l’image du pigeon biset et la tourterelle des bois ».

Dans la foulée, le Dr Nechat apporte des précisions sur les différentes espèces qui suivent un calendrier de migration précis. « Alors que les uns changent de régime alimentaire et passent l’hiver sur leur site de nidification, les autres emmagasinent de grandes réserves d’énergie et migrent vers le sud ».

Il explique par exemple que le martinet noir est le « premier à venir en Afrique du Nord (début août). Parmi les espèces qui migrent en octobre, une partie des individus hiverne aussi en Algérie. Les oiseaux migrent souvent la journée et en groupe. Les migrateurs sont en route de préférence à la faveur des bonnes conditions météorologiques avec un vent favorable au vol et quand il n’y a pas de pluie. Le voyage du nord vers le sud se déroule par étapes, entrecoupé d’escales de plusieurs jours ».

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