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EXCLUSIF – Après Bejaia, le blocage de Cevital s’étend à d’autres ports du pays

EXCLUSIF – Après Bejaia, le blocage de Cevital s’étend à d’autres ports du pays

Depuis plusieurs mois, Cevital est confronté au refus du port de Bejaïa, la ville où est implanté sa principale usine agroalimentaire, de l’autoriser à décharger les équipements industriels nécessaires à l’installation de l’usine de trituration de graines oléagineuses. Le bras de fer, engagé avec la direction du port, semble sans issue. Le dernier changement à la tête de la direction du port de Bejaia n’a pas fait évoluer la situation. La nouvelle direction du Port maintient la même politique de blocage.

Il y a quelques jours, Cevital a fini par se tourner vers le port de Skikda, par lequel elle a pu importer ses équipements. Selon nos informations, l’opération d’importation a eu début juillet. La cargaison composée de 16 conteneurs, en provenance de Belgique, est arrivée au port de Skikda le 2 juillet et a été dédouanée le 8 du même mois pour être enlevée du port par Cevital et entreposée dans un dépôt d’un particulier à Skikda en attendant son transfert vers Bejaia.

Mais le 17 juillet, la direction du port de Skikda, assistée par les douanes et la police, a saisi les conteneurs dans le dépôt pour les réacheminer vers le port de Skikda. Autrement dit, le matériel importé a été confisqué. S’engage alors un bras de fer entre les deux parties.

Équipements saisis

Dans une correspondance, le PDG du port de Skikda informe le Directeur général de Cevital que l’importation du matériel industriel par son entreprise « n’a pas reçu l’aval des autorités compétentes » et lui demande de « prendre les dispositions nécessaires pour la réexportation de ces conteneurs dans les plus brefs délais ».

Le matériel ayant été importé et débarqué dans le port de Skikda, dédouané et enlevé de l’enceinte du port « dans le strict respect de la réglementation en vigueur régissant les opérations d’importation », a répondu le DG de Cevital dans une correspondance qu’il lui a adressée le 22 juillet.

« Domiciliation bancaire, apurement du manifeste par une déclaration de douanes en bonne et due forme, franchise établie par les services fiscaux de la DGE, apurement de la liste ANDI et enfin le paiement intégral du fournisseur par transfert de devises », sont, selon Cevital, les éléments qu’a respectés l’opération d’importation de ce matériel industriel et qui font que l’opération est conforme à la réglementation.

Le motif avancé par le PDG du port de Skikda pour justifier la saisie du matériel et exiger sa « réexportation » est que l’opération d’importation « n’a pas reçu l’aval des autorités compétentes », sans préciser de quelles autorités il s’agit. Ce à quoi Cevital a répondu en affirmant que le dossier d’importation « est conforme à la réglementation bancaire, douanière et fiscale ».

L’opération de réexportation du matériel exigée par le PDG du port de Skikda « ne peut se faire que dans le cadre d’un contrat de vente à un tiers à l’étranger », selon Cevital pour qui ces équipements importés ont été « algérianisés » car « dédouanés et payés conformément à la réglementation en vigueur ».

Les arguments de Cevital

Suite à cette tentative du groupe Cevital de faire passer ses équipements industriels par le port de Skikda, et anticipant probablement une tentative similaire, le directeur de la Capitainerie de du port d’Annaba a pris les devants. Il a adressé, le 19 juillet, une correspondance aux directeurs des agences de consignations CMA CGM, MSC, ARKAS, MEARSK, CSA, GSA, HH LINER et NASHCO, dans laquelle il les instruit de « prendre toutes les mesures nécessaires afin d’interdire tout embarquement à destination du port d’Annaba, de conteneurs chargés d’équipements destinés pour l’usine de trituration de Cevital ».

Dans la même correspondance que nous publions, le directeur de la Capitainerie du port d’Annaba a informé les directeurs des agences de consignations que « en cas de constat de ce type de marchandises à bord des navires, les conteneurs en question ne feront pas l’objet de débarquement par nos services ».

Interrogations autour d’un blocage

Ces derniers éléments qui viennent s’ajouter à l’affaire de l’usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital à Bejaia correspond sans doute à une généralisation du blocage à d’autres ports algériens en plus de celui de Bejaia et confirme l’existence d’une volonté certaine de bloquer le projet industriel de Cevital.

Un blocage que ni le Premier ministre, ni aucun autre membre du gouvernement n’a pu assumer jusqu’à présent.

 

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