L’Algérie a dénoncé ce lundi 19 novembre les « pressions étrangères » dont elle fait l’objet en raison de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, en réaffirmant sa politique de rapatriement des migrants africains.

« Des pays et des organisations haussent le ton avec nous, mais ils ferment les yeux sur des pays voisins qui abandonnent des migrants africains dans le désert, alors que nous les ramenons à chaque fois dans leur pays », a déploré le directeur en charge de la migration au ministère de l’Intérieur Hassan Kacimi, ce lundi, au cours d’une conférence de presse à Alger, rapporte TSA Arabi.

Mardi 9 octobre, un responsable des droits de l’Homme aux Nations unies a appelé l’Algérie à « cesser immédiatement les expulsions de migrants » africains vers le Niger.

M. Kacimi a également dénoncé les critiques qui ont suivi l’appel lancé par son département aux Algériens de ne plus donner de l’argent aux enfants africains présents illégalement en Algérie, qui sont selon lui, exploités par des réseaux criminels. « Certains rapports nous ont accusés de détenir ces enfants », a-t-il déploré.

« Le gouvernement s’est retrouvé en face d’un problème épineux qui touche une frange fragile des migrants qui sont les enfants », a indiqué M. Kacimi. « Les enfants sont exploités par des bandes criminelles et nous étions obligés d’agir pour les protéger et les installer dans des endroits convenables où ils bénéficient de prise en charge », a-t-il justifié.

M. Kacimi a révélé que le ministre de l’Intérieur Nourredine Bedoui a demandé aux walis de renforcer la lutte contre « les bandes criminelles qui envoient des enfants, sans leurs parents, en Algérie, pour mendier et utiliser l’argent de la mendicité pour financer des opérations illégales ».

Par ailleurs, Mohamed Amrani, directeur de cabinet du wali d’Alger, a indiqué que « 39 enfants ont été rapatriés au Niger depuis le 10 novembre. Ces enfants ont été sauvés des réseaux criminels ». « Le 15 novembre, nous avons placé 72 enfants africains, sans parents, dans un centre à Dely Ibrahim (Alger) et ils sont bien pris en charge », a-t-il ajouté.

En quatre ans, l’Algérie a rapatrié 37.000 migrants clandestins, qui sont arrivés sur le territoire national, via le Niger, a précisé M. Kacimi. « Chaque semaine, nous recevons 3.500 migrants clandestins de 24 pays d’Afrique. Nous les prenons en charge et nous les traitons d’une façon humanitaire », a-t-il dit.