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Flambée du Covid-19 en Algérie : « La situation est très préoccupante »

Flambée du Covid-19 en Algérie : « La situation est très préoccupante »

L’Algérie connaît une flambée du Covid-19 avec une situation épidémiologique « très préoccupante », affirme le chef du service des maladies infectieuses à l’EPH de Boufarik, Dr Mohamed Yousfi.

« La situation est très préoccupante par rapport à deux éléments. D’un côté une augmentation du nombre des malades infectés au Covid pour la plupart des cas graves, et de l’autre vous avez des professionnels de la santé qui sont épuisés », résume le Dr Yousfi dans une déclaration, à TSA.

Le spécialiste cite en exemple son service dont le personnel « affronte l’épidémie depuis bientôt 5 mois sans le moindre répit ». Il fait part d’une « pression qui ne s’arrête pas » avec des flux ininterrompus de malades ces dernières semaines.

« Après une accalmie durant le mois d’avril dernier, avec une diminution des cas, depuis un mois et demi c’est du non-stop avec les capacités de l’hôpital qui sont saturées », alerte-t-il.

Dr Yousfi précise, à cet effet, que l’EPH de Boufarik dispose de 135 lits d’hospitalisations Covid-19 répartis sur trois services : maladies infectieuses (60 lits), médecine interne (32 lits) et le service chirurgie (39 lits).

Sur ces 135 lits, 75 sont réservés exclusivement aux malades suspects, précise le Dr Yousfi. « Jusqu’à la mi-mai il n’y avait que la moitié des capacités de l’hôpital qui était utilisée. Depuis pratiquement le 20 mai jusqu’à maintenant ce sont toutes les capacités, soit 135 lits, qui sont utilisées et qui ne suffisent plus. Il nous est arrivé de transférer des malades vers d’autres structures. Les lits qui se libèrent sont aussitôt pris. Il n’y a pas un seul jour où nous sommes restés avec des lits vides. C’est cela la saturation dont je vous ai parlée », détaille Dr Yousfi.

Selon lui, même avec la mesure portant réduction du séjour d’hospitalisation à 5 jours, les capacités sont toujours saturées. Le chef du service des maladies infectieuses de l’EPH de Boufarik fait remarquer que de plus en plus de malades hospitalisés arrivent présentant des formes graves, et souffrant de maladies chroniques. Conséquence, de plus en plus de cas qui sont transférés en réanimation et de décès.

Le Dr Yousfi se dit consterné par certaines voix affirmant que la situation était maîtrisée et que les moyens de protection existent. « J’ai l’impression que les personnes qui font ces déclarations sont dans leurs bureaux et ne connaissent pas le terrain », fustige-t-il.

Outre le non-respect par les citoyens des mesures sanitaires, Dr Mohamed Yousfi pointe le manque d’autorité dans l’application de la loi contre les contrevenants aux gestes barrières notamment le port du masque et la distanciation physique et sociale.

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