Le parquet de Nîmes, dans le sud de la France, a décidé l’ouverture d’une enquête contre un imam d’origine algérienne, rapporte, ce samedi 5 décembre, le magazine Le Point.
Hocine Drouiche est membre de la Conférence nationale des imams, organisation fondée par le controversé Hassen Chalghoumi. L’Algérien est soupçonné de plusieurs fraudes et escroqueries au préjudice de l’Etat et d’organismes sociaux comme la caisse des allocations familiales. Un premier chiffre fait état de 30 000 euros de préjudice, selon une source judiciaire citée par Le Point.
Naturalisé après un mariage
Selon le média la gazette de Nimes, Hocine Drouiche a été arrêté devant chez lui par la police départementale de la ville du sud de la France. Naturalisé, français après un mariage, cet homme de 45 ans est originaire de la ville de Skikda en Algérie.
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Hocine Drouiche se déclarait comme parent isolé avec à sa charge huit enfants. Il ouvrait de ce fait droit à des prestations conséquentes. Après enquête, il s’est avéré qu’il vivait toujours en compagnie de son épouse.
Profitant de la crise sanitaire, il se fait passer pour un vendeur de fruits et légumes sur les marchés et perçoit les subventions de 1500 euros par mois plusieurs fois, selon la même source.
Devant les enquêteurs, Hocine Drouiche a reconnu les faits qui lui sont reprochés durant la garde à vue. Il a été remis en liberté tandis que l’enquête reste ouverte.
Mauvaise réputation
Dans le département du Gard, l’imam traînait une mauvaise réputation. En 2016, il est accusé par le conseil régional du culte musulman d’usurpation, lui qui se présentait à l’époque sous le titre de responsable des imams du Gard.
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Hocine Drouiche a exercé au sein de plusieurs mosquées de la région qu’il a quittées avant terme. Le président d’une association qui gère une des mosquées où il a travaillé, le qualifie d’instable tout en reconnaissant qu’il n’était pas ‘’foncièrement mauvais’’. Il a également fait un bref passage à Bagnols-sur-Cèze où il a été aumônier des hôpitaux.
Au début de la crise financière, l’imam décrié a lancé un appel aux dons sur les réseaux sociaux pour récolter la somme de 5 000 euros qui allait servir selon lui au règlement du loyer de la salle de prière.
Hocine Drouiche entretenait, selon Le Point, de bonnes relations avec les autorités locales. Il participait aux délégations officielles sur l’organisation du culte musulman.
Il accuse ses détracteurs de diffamation à cause de ses positions en faveur du dialogue inter-religieux. Un argument qui ne semble pas convaincre le président régional du culte musulman.