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France : une maire défie la justice et refuse de marier un sans-papier

Le mariage des sans-papiers fait encore polémique en France. Cette fois-ci, c’est dans la Drome, qu’une maire a refusé de célébrer une union entre une Française et un Tunisien car elle soupçonnait un mariage blanc.

Le mariage en question est prévu pour samedi prochain et devrait unir une citoyenne française à un ressortissant tunisien en situation irrégulière en France. 

Cependant, Marlène Mourier, la maire LR (Les Républicains) de Bourg-lès-Valence suspecte une « union de complaisance », assurant ainsi qu’elle ne va pas autoriser ce mariage.

L’affaire a pourtant été traitée par le parquet de Valence, qui estime qu’il ne s’agit pas d’un mariage blanc, imposant ainsi à cette élue LR de célébrer cette union. La maire s’entête toutefois et se dit prête à faire face aux conséquences.

« Le mariage ne sera pas célébré ! »

La maire LR a indiqué au procureur de Valence, début novembre 2024, que le ressortissant tunisien avait « avoué » lors d’un entretien à la mairie qu’il « veut se marier pour les papiers ».

La justice s’est ainsi saisie de l’affaire et une enquête a été menée par la police. Le tribunal a rendu son verdict le 4 février dernier : aucune preuve ne permet de démontrer qu’il s’agissait d’un mariage de complaisance. Cela impose donc à la maire de célébrer le mariage.

Mais la maire estime que l’enquête de police n’a pas eu lieu ou qu’elle a été « bâclée », assurant qu’il s’agit bel et bien d’un mariage « insincère », d’autant plus que l’un des époux est en situation irrégulière. 

« Le mariage ne sera pas célébré », a-t-elle soutenu, expliquant que si elle cède, elle se rendrait « complice de violation d’une règle de droit et de manipulation de l’institution du mariage », rapporte 20 Minutes.

La maire prête à faire face à des poursuites judiciaires

La maire va jusqu’à entrer en conflit direct avec la justice. « Le procureur m’a dit que si je ne les mariais pas, je serais poursuivie… qu’il poursuive ! », a-t-elle lâché, risquant ainsi cinq ans de prison et l’inéligibilité.

Cette maire n’est pas la première a refusé de marier un sans-papiers en France. Elle rejoint ainsi le maire de Béziers, Robert Ménard qui a refusé de marier un Algérien sous OQTF en 2023.

L’élue LR profite de cette occasion pour appeler à « libérer la parole d’autres maires » quitte à devoir « s’expliquer devant les tribunaux ».

En marge de cette cacophonie politico-judiciaire, la future mariée, dont la maire LR refuse de célébrer le mariage samedi prochain, assure qu’avec son fiancée, sont simplement « deux personnes qui s’aiment » et qui ont « plein de projets ».

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