Économie

Fret maritime : l’Algérie lance un concurrent aux armateurs étrangers

L’Algérie veut reprendre le contrôle sur son fret maritime qui lui coûte des milliards de dollars chaque année, avec le lancement d’une nouvelle compagnie pour concurrencer les armateurs étrangers notamment le géant français des mers CMA CGM qui détient une bonne part du marché algérien.

En plus des efforts déployés pour relancer le groupe Cnan dont les navires sont vétustes, un nouvel acteur maritime public devrait bientôt entrer en action pour assurer une partie du transport maritime de marchandises de et vers l’Algérie. Il s’agit de Madar Maritime compagny (MMC), filiale à 100% de la holding publique éponyme. Ali Ourak, son PDG a dévoilé de nouveaux détails sur cette nouvelle compagnie maritime algérienne de transport maritime de marchandises.

D’emblée, il affiche la couleur : cette compagnie  « s’inscrit dans une volonté stratégique de renforcer la souveraineté maritime nationale, tout en créant de l’emploi et en apportant des solutions innovantes au secteur », a-t-il dit dans un entretien à la revue économique spécialisée Indjazat à paraître ce mois de mai 2025.

 

Fret maritime : MMC, la nouvelle compagnie algérienne affiche ses ambitions

 

La compagnie vise aussi à « constituer progressivement une flotte nationale de vraquiers modernes afin de réduire la dépendance aux affrètements étrangers et de répondre durablement aux besoins du pays en matière de transport maritime », a expliqué son premier responsable.Madar, a-t-il ajouté, s’inscrit, dans une « vision stratégique de souveraineté logistique, de soutien aux filières nationales et de rayonnement maritime de l’Algérie ».

Pour lancer son activité, MMC a décidé d’acquérir deux vraquiers neufs pour « garantir performance, durabilité et efficacité opérationnelle », a expliqué le patron de la filiale de Madar au magazine fondé par le journaliste Ahcene Ait Amara. Une délégation de la compagnie s’apprête d’ailleurs à se rendre en Chine pour « inspecter les navires proposés à la vente avant de finaliser la décision », selon Ali Ourak.

Dotée d’un capital de 4 milliards de dinars, la nouvelle compagnie algérienne ambitionne de « participer activement à la couverture des besoins nationaux en matière d’importation, aujourd’hui largement assurée par des armateurs étrangers », a-t-il dit.

En plus du fret maritime, MMC va se lancer dans le transporte maritime de voyageurs, un marché dominé par les compagnies étrangères, en raison des difficultés rencontrées par Algérie Ferries pour offrir des prestations de qualité et répondre à la demande de plus en plus importante, notamment sur les traversées entre l’Algérie et la France où réside une importante communauté algérienne.

MMC compte se lancer dans cette activité dès cet été, en assurant des traversées entre les ports d’Oran et de Mostaganem en Algérie, et ceux d’Alicante et d’Alméria en Espagne.

Les plus lus