search-form-close
Fruits et légumes : pourquoi les prix font du yoyo

Fruits et légumes : pourquoi les prix font du yoyo

La chute vertigineuse des prix de certains fruits et légumes, comme la pomme de terre et les agrumes depuis quelques semaines s’explique par des excédents dans la production et l’absence de la « culture de stockage » chez les agriculteurs, selon Mounib Oubiri, président de l’Union nationale des ingénieurs agronomes (UNIA).

« Je ne dis pas qu’il n’y a pas de moyens de stockage », corrige M. Oubiri, ce dimanche sur TSA Direct. « Il n’y a pas d’organisation dans l’exploitation des chambres frigorifiques ni de culture de stockage », pointe-t-il.

Les moyens de stockage sont disponibles mais les producteurs « sont réticents à y avoir recours », selon le représentant des ingénieurs agronomes qui voit dans les coûts de stockage et le décalage entre la récolte et la rentrée des gains de la vente des produits des explications à ces réticences de la part des producteurs.

Les excédents importants dans la production s’explique par la focalisation d’un nombre important de producteurs sur les mêmes cultures. « Beaucoup d’agriculteurs cultivent les mêmes légumes », remarque M. Oubiri. « Les Chambres d’agriculture doivent orienter les producteurs, leur fixer des objectifs en matière de quantité et de qualité, les inciter à atteindre ces objectifs et les récompenser s’ils y arrivent », préconise-t-il.

Les agronomes pour accompagner les exportations agricoles

L’invité de TSA Direct plaide pour un rôle plus accru de l’ingénieur agronome dans l’accompagnement des producteurs et exportateurs en vue de « préparer un produit de haute qualité et exportable ». C’est d’ailleurs « l’absence » des ingénieurs agronomes dans le processus de production et de sélection de produits agricoles qui est la cause du « refoulement de produits agricoles algériens exportés », selon M. Oubiri.

Un accord a été signé ce dimanche entre l’UNIA et le Cluster algérien des fruits et légumes à l’exportation (Caflex) pour « mettre en lumière le rôle de l’agronome ». L’accord vise à permettre aux ingénieurs d’œuvrer pour l’ « amélioration de l’utilisation des moyens de production modernes, l’accompagnement des agriculteurs » et, à terme, « permettre aux exportateurs de préparer des produits de hautes qualité ».

Une rencontre autour de l’exportation des produits agricoles algériens sera organisée à Oued Souf du 15 au 17 mars, selon M. Oubiri. Elle aura pour objectif d’étudier « l’accompagnement des exportateurs et le rôle du développement local dans le développement des exportations ».

Plusieurs pays, dont le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie participeront à cette rencontre où seront mis en avant les produits agricoles algériens. « Ces pays sont notre marché, notre chance », précise le Président de l’UNIA.

« Il est encore temps de construire une agriculture performante »

Le secteur de l’agriculture en Algérie souffre de nombreux problèmes dont le principal est, selon M. Oubiri, le manque d’organisation. Les agriculteurs ont, d’après lui, des « difficultés même pour obtenir des engrais ou des semences de qualité ». La mécanisation souffre également de ce manque d’organisation puisque, ajoute le président de l’UNIA. « l’État algérien est focalisé sur un seul type de tracteurs, un seul type de moissonneuses alors qu’ils ne sont pas adaptés à l’exploitation de grandes parcelles de terres agricoles », souligne-t-il.

En outre, Oubiri Mounib pointe l’intrusion, dans le secteur agricole « d’étrangers », qui « prennent des terres sans les exploiter », ou encore, « l’invasion de compagnies étrangères sur le marché algérien des semences, avec la complicité de toute la société ».

L’invasion des sociétés étrangères de semences a appauvri le patrimoine algérien en faisant disparaître des semences locales adaptées aux différentes régions du pays. Un problème auquel l’UNIA compte remédier en créant une « banque de semences locales », promet le président de l’organisation.

  • Les derniers articles

close