De nombreux travailleurs dans différentes wilayas du pays ont répondu, ce lundi 28 octobre, à l’appel pour une journée de grève ponctuée de rassemblements, lancé par la Confédération des syndicats algériens (CSA) qui regroupe 13 syndicats autonomes de différents secteurs.
Parmi les revendications exprimées, figurent des questions politiques et d’autres d’ordre socioprofessionnel. A la mi-journée aucun bilan chiffré du taux de suivi n’était disponible.
Dans la capitale, ils étaient plusieurs dizaines à répondre à l’appel de la CSA. Des groupes de citoyens se sont d’abord rassemblés à place des Martyrs où ils ont scandé les slogans habituels du hirak rejetant les élections et dénonçant la corruption tels « makach intikhabat maâ el issabat (pas d’élections avec les bandes), « klitou lablad ya serrakine (vous avez pillé).
En présence de figures syndicales et politiques, à l’image de Lyes Merabet du SNSPSP, Sadek Dziri de l’UNPEF, Ali Laskri du FFS et Youcef Taâzibt du PT, les manifestants ont affiché leur détermination à poursuivre la mobilisation pour le départ du système et de ses figures.
Les travailleurs ont également appelé à lever les restrictions sur les libertés de manifester et de la presse et longuement revendiqué la libération des détenus d’opinion, parmi lesquels le Moudjahid Lakhdar Bouregâa.
Les manifestants ont aussi soulevé des revendications socioprofessionnelles liées notamment à l’amélioration du pouvoir d’achat, appelant à lever le gel sur les recrutements. Une manifestante a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Nous voulons recouvrer le droit à la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d’âge ».
A Tizi Ouzou, de nombreux travailleurs ont répondu à l’appel au débrayage de la CSA et un rassemblement imposant a été observé. Durant ce rassemblement, des appels à la libération des détenus d’opinion ont été lancés. « Il n’y aura pas de vote », ont en outre scandé les manifestants.
A sidi Bel Abbes aussi, un rassemblement a ponctué cette journée de grève à la grande place de la ville. Les manifestants ont réaffirmé leur rejet des élections, scandant notamment « ya Didouche ya Amirouche had el 3am man n’votouch (cette année il n’y aura pas de vote) » ou encore « makach intikhabat maâ el issabat ».
Même ambiance à Béjaia où les manifestants ont, entre autres slogans, entonné : « Ya Ali Ya Abane baâouha li marikane (ils ont vendu le pays aux Américains) », dans une allusion au très controversé projet de loi sur les hydrocarbures que le gouvernement veut faire passer malgré le rejet populaire.
Des grèves et des rassemblements ont été enregistrés dans de nombreuses autres wilayas du pays.
A noter que des organisations de la société civile et partis politiques ont apporté leur soutien à la grève, parmi lesquels RAJ, la Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme (LADDH), et les partis du pacte des forces de l’alternative démocratique.
